Par Mohamed Ould Khattatt
Quand les jeunes se chamaillent pour créer un parti et oublient la place des «anciens blocs rouges»
C’est un tournant des plus décisifs pour El-Asr, ce parti politique des jeunes en gestation depuis déjà une longue période mais qui n’a toujours pas vu le jour.
Voire qui risque de ne plus le voir si l’on en croit Abderrahmane Ould Deddi, ce jeune homme présenté depuis le premier jour comme étant son homme fort, rencontrant, dit-on, plus d’une fois le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz qui lui a donné sa bénédiction pour le projet, avant de s’en détourner lorsque, accordant une audience aux représentants des mouvements des jeunes en vogue (El Asr, la Coalition de Demain ou El Ghad, Remed et le 25 Février), il leur aurait dit qu’ils doivent se regrouper, faire une coordination de leur projet, qu’il ne leur délègue personne comme président.
Un conseil présidentiel vite interprété par ses interlocuteurs comme une volte-face du président de la République par rapport à Ould Deddi qui a plongé El-Asr dans une tourmente qui n’en finit pas de le secouer.
Coups bas, micmacs, intrigues, manigances, El-Asr a été si mal en point qu’il s’est créé une commission de crise, le 11 août courant, élue par 57 de ses cadres et cela en l’absence du président du parti Abderrahmane Ould Deddi et de son secrétaire général.
La réunion avait eu lieu chez Mohamed Ould El Alem à qui a été confiée la présidence de cette commission de crise pour rechercher des solutions aux problèmes internes du parti en gestation.
Depuis la poire était presque coupée en deux. Et comme pour en finir, Ould Deddi convoque, avant-hier soir, mardi, une conférence de presse pour déclarer la dissolution d’El Asr et de son Bureau exécutif pour l’intégrer dans ce qu’il est convenu d’appeler le «Sursaut de la jeunesse pour la Patrie», un regroupement de tendances de jeunes.
Est-ce une manière de reprendre la main, de jouer son va-tout dans l’espoir de couper l’herbe sous les pieds de ses amis ? Rien n’est moins sûr.
Le hic est que dans la même soirée de ce mardi, Mohamed Ould El Alem, Sidi Ould Maouloud et Brahim Vall de la commission de crise d’El-Asr se réunissaient dans un restaurant-café de la place avec Mohamed Lemine Ould Bouka, Vali Ould Mini, El Bou Ould Abdou Ould Jeyed, membres du mouvement de la Coalition de Demain (El-Ghad).
Déjà des discussions étaient en cours entre cette commission de crise d’El-Asr et le Remed, le Bina-we-taghyir, le 25 Février sous la bannière duquel sont regroupés plus d’un mouvement de la jeunesse qui se sont déclarés solidaires de la commission de crise d’El-Asr lors de sa création.
Au sortir de cette réunion au restaurant-café, Coalition de Demain (El-Ghad) aurait décidé de participer à une conférence de presse qu’organisera la Commission de crise d’El-Asr, mercredi soir (hier nuit) à l’hôtel Atlantic à partir de 23H. But avoué: restituer le rapport de ses recherches pour trouver des solutions aux problèmes internes du parti.
Comme quoi, le parti El-Asr ou celui du «Sursaut de la jeunesse pour la Patrie», nous réserve bien des surprises.
Et bien que cela ne semble pas visible, ces guerres intestines entre les mouvements des jeunes auront fait l’affaire du Pouvoir du président Aziz qui est ainsi arrivé contenir le mouvement contestataire de la jeunesse mauritanienne et à leur faire oublier la place des «anciens blocs rouges.» Et si les jeunes se réveillent?
MOK
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