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lundi 8 août 2011

MA CHRONIQUE PARISIENNE (13ème Partie)

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
13ème partie
Au «nouvelobs.com», 10-12, place de la Bourse, nous sommes accueillis par le rédacteur en chef, qui nous fait un rapide tour d’horizon du journal en ligne. Il nous informera que le site a été lancé en 1999 avec la particularité d’être le site d’un hebdo mais n’en reproduit pas forcément les articles. Que la base du travail reste, outre le scoop et les infos exclusives, les fils des agences AFP et Reuters et qu’ils bossent 7j/7 de 05H du matin à 23H avec un système d’alerte.

Depuis un an, les journalistes du site et ceux du journal (130 au total) sont mélangés, dira-t-il, dont 30 sont dédiés au web avec leur spécialisation qui pour le Live (4 ou 5), qui pour les papiers d’éclairage, les scoops, qui pour la vidéo (2), etc. Enfin, il nous indiquera que le nouvelobs.com est quand même dans le carré des sites d’info français les plus en vue avec ses 5 millions de visiteurs uniques (soit 400.000 visiteurs par jour, environ 3 pages par lecteur).

Le hic est que le site perd de l’argent. Après cet entretien, nous passons dire bonjour aux collègues et voir comment cela marche. Mais très vite, je pose pied chez Céline Lussato et Sarah Diffalah, les journalistes qui s’occupent de l’International pour savoir si elles en savent quelque chose sur mon agence(ani.mr) qui diffuse «sans jamais avoir été démentie» les communiqués Aqmi repris par AFP et le reste du monde. Je ne serai pas surpris de savoir qu’on ne connaît pas ani.mr(le contraire m’aurait étonné), mais toutes deux s’activent pour prendre mes coordonnées et me demander si je pourrais leur accorder des entretiens sur Aqmi, ses chefs, ses fonctionnements, …

Des voix m’appellent. Je demande un peu de patience, puis Abdelali vient me chercher en personne. J’apprendrai une fois dehors qu’on m’appelait pour une photo avec le rédacteur en chef du nouvelobs. com et que deux mots avaient été dits sur moi par les filles de mon groupe et Dominique selon lesquels je faisais de la drague et que si on ne me tire pas de là, je risque d’y rester pour plus longtemps que prévu.

Il n’en était rien, mais il est vrai que depuis que nous avons quitté le CFPJ pour le nouvelobs.com, les filles ne cessaient de me la coller en route et elles en riaient. Elles donnaient l’impression de tout avoir combiné car dès que j’ouvrais la bouche pour parler, il y en avait une qui avait le mot juste pour tourner en moquerie ce que je voulais dire avec intelligence et les autres la suivaient en riant. Une manière si gentille à elles de s’intéresser à moi que je les provoquais à chaque vue d’œil, n’en demandant pas mieux.

Ainsi lorsque je proposais à Dominique une page de pub dans mon journal contre un prolongement de ma formation au CFPJ, elle me dit que le Centre n’en avait pas besoin et surtout pas dans mon journal ! Je l’invite à venir passer ses vacances en Mauritanie, ce beau pays plein de contrastes où on ne cesse de faire des élections présidentielles et des coups d’Etat le lendemain. Elle me dit qu’elle les a programmées en Russie ! Et quand je me rabats sur la petite Kingué en essayant de lui verser de l’eau à boire, elle me demande si elle ne pouvait pas le faire elle-même ?

Quant à Nabila, c’est la pire des réponses sèches qu’elle va chercher, surtout dans notre différence d’âge. Quand je dis : «On a fait Audacity avec Eric, Marianne et maintenant vous Abdelali», elle s’invite: «On n’a pas appris ça. Pauvre Khattatt, tu as du confondre...» Ou : «Est-ce que ce n’est pas la mémoire qui commence à …»
Elle sait que j’ai raison, qu’elle a tort mais qu’à cela ne tienne, elle va marquer son point.

Ben, qui m’a inventé, entretemps un autre pseudo pour m’appeler «Attack» au lieu de Khattatt vient à ma rescousse comme par pitié. «Eric, Marianne, puis Eric. Attack a raison». Pourtant Nabila et Ben s’entendaient très bien de puis deux semaines déjà. Ils avaient en effet, décrété tous seuls la gestion des jetons qui nous servaient à prendre café, thé, lait. A la fin de la journée, Ben emportait les pièces restantes dans son sac pour les ramener le lendemain.

Quand j’en demandais un ou deux jetons de plus parce que j’en filais à Dominique de passage dans notre classe, mes deux compères m’en faisaient voir de toutes les couleurs, me tiraient dessus à boulets rouges avant que Ben ne se décide à me dire: «Tu passes par Nabila». Laquelle rétorque : «D’abord un jeton pour moi» et après un moment: «on te fait une avance sur tes deux jetons de demain».

Comme quoi, le «Koro», respectable et bien estimé que j’étais au début de la formation était devenu, du jour au lendemain et sans savoir pourquoi, «Attack», ce je ne sais quoi dont le géniteur Ben est le seul à en avoir le secret. Je laissais faire en répondant à chaque fois, convaincu qu’il fallait un Ben pour qu’existe un Attack, mais je les prévenais tous: «Lisez-moi sur mon blog!»
(A suivre …)

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