Par Mohamed Ould Khattatt
10ème partie
Dans cette quatrième semaine de ce séjour parisien, j’irai découvrir un peu plus la diaspora mauritanienne dont une frange avait prévu d’organiser, dimanche 24 juillet, à l’initiative de quelques organisations non gouvernementales mauritanienne actives en France, une marche de protestation contre l’opération, en cours en Mauritanie, de recensement des populations dans laquelle elle voyait une discrimination raciale et partant elle demandait l’arrêt immédiat de ce processus de recensement qui, pour elle, risque de perturber la paix sociale.
J’assisterai alors à cette marche qui s’était ébranlée du Trocadéro aux alentours de 15H locales, en allant la rencontrer, rue Longchamp, un peu avant son arrivée devant l’ambassade de Mauritanie en France, sise, 5 rue Montevideo, à la Porte Dauphine, au 16ème arrondissement de Paris.
Une centaine de personnes, toutes de couleurs marchaient en criant «je veux ma liberté» et en brandissant une banderole sur laquelle on pouvait lire, «touche pas à ma Mauritanité», «touche pas à ma nationalité». Je discuterai avec nombre d’entre en eux, mécontents qu’ils étaient de la tournure des évènements lorsque, autorisés pour la première fois à faire progresser leur marche jusque devant la porte de l’ambassade des zélés se mettent à frapper de toutes leurs forces le portail et arracher l’enseigne identifiant l’immeuble officiel.
L’ordre sera rétabli avec l’arrivée d’une vingtaine de CRS armés jusqu’aux dents à bord de pas moins de cinq minibus. Les manifestants mauritaniens s’empressent de lire un communiqué, en transmettent une copie à l’ambassade et se dispersent, sous l’œil vigilant de police antiémeute française. J’apprendrai plus tard que la justice française avait été saisie par l’ambassade mauritanienne pour ce trouble et qu’une comparution d’au moins une personne est prévue en milieu du mois d’août courant.
Parallèlement à cette marche, je rencontre trois dames mauritaniennes dont une me reconnaît en criant mon nom et me dit qu’elle adore la chronique parisienne, une autre qui me dit que noirs et maures mauritaniens ne peuvent cohabiter et finit par me donner un rendez-vous pour discuter qu’elle ne respectera pas et une troisième femme, Marième Kane avec laquelle je ferai amitié et qui acceptera de s’exprimer pour mon journal sur cette marche.
L’évènement de la diaspora mauritanienne sera vite balayé par le coup médiatique de la défense de Nafissatou Diallo, l’accusatrice de Dominique Strauss-Kahn témoignant, à visage découvert, le lundi 25 juillet sur la chaine de télévision ABC et dans l’hebdomadaire Newsweek, avant de passer huit heures, mercredi, dans les locaux du bureau du procureur et donner une conférence de presse jeudi à Brooklyn. L’audience de DSK était programmée pour le 1er août, elle sera renvoyée au 23.
Dans les télés françaises on ne cesse de revenir sur cette affaire pour se demander si «les conseils de la jeune guinéenne brûlent-ils leurs dernières cartouches avant d’engager une action au civil, ou ont-ils de quoi imposer un procès pénal ?»
J’apprendrais entretemps que les prisons en France sont parfois surpeuplées avec un taux atteignant au 1er juillet, 115,4% avec 64.726 personnes détenues pour 56.081 places réparties dans les 191 établissements composant le parc pénitentiaire français (dixit le journal Libération).
(A suivre …)
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