Par Mohamed Ould Khattatt
Quand les grandes manœuvres commencent
Les divergences internes au sein de la Coordinateur de l’opposition démocratique (COD) sont de plus en plus profondes au moment où le Pouvoir annonce la tenue des élections municipales et législatives dont les dépôts de candidature seront ouverts dès aujourd’hui pour les conseillers municipaux.
Aussi la commission de bons offices dirigée par Moussa Fall, Mahfoudh Ould Bettah, Jemil Mansour, s’active-t-elle depuis quelques jours, pour rapprocher les positions des uns et des autres, sachant que des formations comme l’UFP brandissent déjà la menace de boycotter et le dialogue et les élections municipales et législatives d’octobre prochain, convaincues qu’elles sont que le Pouvoir est incapable techniquement d’organiser ces élections avant février voire mars 2012.
Les plus durs à contenir semblent être, entre autres les partis de Ould Maouloud, de Ould Abeidna, de Ould Hanena, même si Bedredine avouait récemment, comme tous auraient pu le dire, que «l’UFP est un parti qui prône le dialogue et nous le demandons, mais un dialogue entre deux parties qui se respectent et nous sommes avec des conditions posées avec la COD».
Et le vice-président de l’UFP d’ajouter: «Ces conditions sont l’ouverture des médias publics et nous ne devons pas attendre de dialoguer avec Aziz d’abord pour que les médias publics s’ouvrent à nous. Ensuite, un engagement que les élections seront transparentes avec une neutralité de l’administration et de l’Etat, que l’on cesse de réprimer les manifestations pacifiques et que ce dialogue soit sur la base de l’Accord de Dakar».
Or, une proposition ne présentant plus l’accord de Dakar comme devant être la base de ce dialogue serait sur la table, nombre de leaders de la COD s’accordant sur la nécessité d’entamer une bonne fois ce dialogue qui reste la seule voie pour résoudre les problèmes auxquels fait face le pays.
Les tergiversations de certains au sein de la COD ont fini par lasser des hommes comme Messaoud et Boidiel qui n’auront plus de temps à perdre dans ce qui s’apparente à un jeu du chat et de la souris entre le Pouvoir et l’opposition.
Les deux hommes ont plié bagages pour aller s’entendre avec le Premier Ministre pour ne pas dire avec le président Aziz et pour ainsi dire, crédibiliser ce dialogue tant attendu. Le pouvoir n’en demande pas plus pour avoir une opposition qui ne le déteste pas tant et en face d’elle celle qu’il qualifiera désormais d’opposition radicale.
Au sortir des élections municipales et législatives, il ne manquera pas de choisir entre les deux pour céder les millions d’ouguiyas de l’Institution du Chef de file de l’Opposition à l’un ou l’autre, sachant que cette institution constitutionnelle revient de droit au plus grand parti de l’opposition siégeant au parlement.
Il ne fait pas l’ombre d’un doute que c’est le temps des grandes manœuvres politiques et surtout politiciennes et que chacun voudra bien préparer sa monture pour la législature prochaine.
On ne reprochera pas à Messaoud Ould Boulkheir, deuxième homme de la présidentielle de 2009 après le président Aziz l’ambition de vouloir briguer un deuxième mandat. Ni à Boidiel de vouloir reprendre du poil de la bête après une si longue mise à l’écart. Ceux qui auront préféré rester sur leurs positions auront accepté d’en assumer les conséquences et il ne sera pas étonnant de les voir perdre des plumes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire