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lundi 1 août 2011

MA CHRONIQUE PARISIENNE (9ème Partie)

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
9ème partie

Notre troisième semaine sera consacrée à l’audiovisuel, plus précisément au journalisme de télévision dans sa théorie et sa pratique. Nous aurons alors comme formateur principal Philippe Queyroux qui sera assisté de Mathieu Wibault, d’excellents journalistes expérimentés, affables et ouverts, pour ne pas dire posés et circonspects.

Surtout Philippe dont le calme et la patience m’ont plus d’une fois, laissés coi. On dirait un terrouzi nourri au «aich» et au «bellakh zein» des tribus du Trarza (Sud de la Mauritanie). Non pas qu’il soit froid, non loin de là, mais plutôt qu’il soit réfléchi, d’un esprit stable que rien n’irrite. J’en voudrai pour preuve les milles et une fois où, l’un restait tous les doigts collés au clavier pour chater sur Facebook à longueur de journée alors que Philippe s’efforçait de nous transmettre son savoir et la technique qui va avec.

L’attention des autres ayant attiré sur cette lourde absence du restant, Philippe lui sortait, avec sourire et dans cet humour discret dont il avait le secret: «Il nous en dira un peu plus grâce à Facebook». Troublés, nous montrons nos dents plus par admiration de l’art et de la manière que des mots pour le dire, mais nous ne rirons pas à gorge déployée.

Le cours magistral sur la télévision que nous apprendrons que ce que l’on voit dans la caméra n’est pas ce que l’on voit dans la réalité. On fera alors les écarts de diaphragme (qualité de la lumière qui vient à notre œil), les valeurs des plans on ne coupe pas une personne à la hauteur des articulations mais au milieux des membres), la règle des tiers (16/9, 4/3, la caméra avec ses focales (courte et longue) et ses quatre mouvements (travelling, panoramique, zoom et transtrav), la profondeur de champ, la loi des 30° et des 180°, les températures des couleurs, le reportage et ses illustration-interview-ambiance, etc.

On nous conseillera de faire pour chaque action, trois plans, 3 valeurs et 3 axes, sans oublier de faire la mise au point lumière, fixer la caméra et un plan fixe d’au moins 10 secondes. Passée la théorie, nous passons à l’action en allant faire notre reportage, caméras individuelles en main, sur le pont des arts, qui par rapport au tourisme, qui à son architecture.

Bien que la pluie s’invite à notre arrivée sur cette passerelle des Arts, alors que nous n’avons pas prévu de parapluie ni pour nous protéger, ni pour couvrir nos caméras, ne céderons de notre volonté de faire coûte que coûte, cet exercice pratique qui est le premier pour nombre d’entre nous, moi en tête.

Il est vrai que nos deux formateurs nous rejoindrons trépied sous les bras. Prises de plans, d’ambiance sur et sous le pont, interview avec des touristes, nous mitraillons tout avec nos caméras, y compris les cadenas d’amours qui peuplent les rambardes du pont. Des cadenas d’amours sur lesquels des amoureux, venus des quatre coins du monde, ont gravé leurs noms avant d’en jeter les clés dans les eaux de la Seine, non sans oublier de déclarer, chacun, sa flamme à l’élue de son cœur, lui prêter des serments éternels, l’étreindre et l’embrasser avant de partir.

Certes, nombreux sont les ponts en France. Mais le plus célèbre d’entre eux, reste sans doute ce pont des Arts ou «pont des amoureux» qui traverse la Seine et relie le Louvre à l’Institut de France. Ici, touristes, autochtones, peintres, photographes et artistes se confondent et se fondent dans la masse. Un véritable boat people ou un melting-pot où les uns et les autres viennent, qui pour admirer l’architecture du pont. Qui pour flâner, lire un livre, profiter de son temps de loisir, jouer un air de musique ou invoquer les Muses.

Nous reviendrons au CFP vers 18H et quelques poussières. Ce n’est que le lendemain que nous les visionnerons avec nos formateurs lesquels s’en donneront à cœur joie au décorticage de ce travail sur le terrain. Un carnage pour moi.

Les rushes (les films bruts) seront conservés pour le formateur suivant, en charge du montage vidéo (Abdelali Ragad, un algérien, journaliste à France 24), que nous découvrirons dans l’après-midi et avec lequel nous auront à poursuivre la dernière semaine de notre formation multimédia au CFPJ.
(A suivre ...)

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