Catégories

mardi 3 janvier 2012

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt

3ème session ordinaire du Conseil national de l’UPR:
Faut-il recréer l’UPR?


Le palais des congrès de Nouakchott aura abrité jeudi dernier, 29 décembre 2011, la troisième session ordinaire du Conseil national de l’UPR. Et comme à son habitude, le parti au Pouvoir a fait les choses à sa manière plutôt «ostentatoire» où tous les barons du pays ou presque étaient présents, tout le gouvernement aussi à commencer par le Premier Ministre, Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, même s’il n’est finalement pas venu faire sa communication sur le thème «Le programme d’urgence Emel 2012», programmée immédiatement après le discours d’ouverture du président du parti et qui sera présentée par le ministre du Développement Rural, Brahim Ould M’Bareck.

Des divergences qui demeurent
Discours d’ouverture du président du parti Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, rapport intersession des activités du parti du Secrétaire Général, Oumar Ould Maatalla, note analytique sur la situation politique du pays présentée par le Secrétaire exécutif chargé de l’Orientation et des Affaires politiques du parti, Mohamed Mahmoud Ould Jaavar et même une motion de soutien au Président de la République saluant «la réussite du dialogue national», tout avait été prévu dans cette journée où l’UPR voulait d’abord montrer, à la veille des élections, son unité et prouver à qui en doutait que le parti primait, pour ses adhérents, sur les autres considérations. Mais alors pourquoi le Premier Ministre s’est-il absenté des réunions du Conseil national dont il est membres ? Est parce qu’il voulait éviter les critiques acerbes déroulées par certains cadres du parti contre le gouvernement et le parti au cours des séances à huis-clos ?
De l’intervention du président du parti, l’on retiendra surtout les quelques mots gentils à l’endroit de la presse indépendante (considérée comme «l’un des piliers sur lesquels repose une démocratie» et doit avoir «un soutien sans faille et un accès facile aux vraies sources de l’information»), pour gommer le «message négatif» que l’UPR a adressé à la presse indépendante, à la liberté de la presse en s’attaquant à notre agence ANI et celle d’Alakhbar et ANI» les accusant d’«évangélistes et sionistes se livrant à un travail obscur, au trafic d’influence, au clientélisme et du colportage de rumeurs». De même que le président du parti ne manquera pas de saluer les efforts des députés dans une tentative de dépasser le dernier clash entre le responsable politique et les députés auxquels il était venu faire la leçon.

L’UPR, trop malade?
C’est ainsi que le député de Barkéol, Mohamed Ould Babana, exprimera, lors de la séance à huis clos de jeudi, sa déception et son mécontentement par rapport à cette troisième session ordinaire du Conseil national de l’UPR en soulignant qu’il aurait été plus judicieux de mettre à profit ce conclave pour corriger les erreurs qui assaillent le parti depuis la récente désignation des responsables de ses instances dirigeantes à l’issu de son congrès.
Ould Babana qui avait saisi l’opportunité de la note analytique sur la situation politique du pays présentée par le Secrétaire exécutif chargé de l’Orientation et des Affaires politiques du parti, Mohamed Mahmoud Ould Jaavar, dira que ce dernier aurait du parler du «brouillard nocif et handicapant qui enveloppe les rapports du parti avec sa base, ses grands électeurs tant parlementaires que dignitaires et cadres» au lieu de s’en tenir au «brouillard nocif qui entoure les rapports du gouvernement avec le parti».
Le député de Barkéol relèvera que l’UPR a été incapable de préserver la cohésion et l’harmonie de la majorité qui a soutenu, avant et pendant l’élection présidentielle 2009, le président Mohamed Ould Abdel Aziz, laquelle majorité a fondé le parti et a réussi à faire adhérer la plupart des Mauritaniens, notamment l’élite, avant que le parti ne recule dans sa dynamique à cause de ses instances dirigeantes nommées par le congrès dernier alors que des voix s’étaient élevées pour exiger, dans les campagnes d’adhésion et lors des congrès, que soient respectés les critères de désignation graduelle prenant en considération l’ancienneté dans le parti, les qualifications académiques, l’aptitude à diriger et le poids électoral.
L’intervention du député Mohamed Ould Babana sera bien appréciée par la plupart des 14 membres du Conseil national qui prendront la parole et incitera le président du parti à lui répondre nommément. D’autres interventions critiquant les rapports du gouvernement avec le parti mais aussi les critères de désignation lorsqu’il s’agit de former des missions mettront à mal le président du parti Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine qui avouera que le parti est confronté à certaines difficultés dans la formation de ces missions car il faut tenir compte des équilibres sociaux, en particulier «les femmes, les haratines et les jeunes».

Mais au-delà de ces fortes divergences, l’UPR s’est tout de même réunie comme pour dire qu’il est toujours le parti au Pouvoir et que, quoi que l’on en dise, il reste le seul appareil politique pour l’instant à même de réaliser le programme électoral du Président Ould Abdel Aziz. Certes, il est permis de rêver, de croire en quelque chose pour se consoler, mais attention au réveil …
Mohamed Ould Khattatt

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire