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samedi 27 août 2011

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt
Quand les jeunes se chamaillent pour créer un parti et oublient la place des «anciens blocs rouges»


C’est un tournant des plus décisifs pour El-Asr, ce parti politique des jeunes en gestation depuis déjà une longue période mais qui n’a toujours pas vu le jour.
Voire qui risque de ne plus le voir si l’on en croit Abderrahmane Ould Deddi, ce jeune homme présenté depuis le premier jour comme étant son homme fort, rencontrant, dit-on, plus d’une fois le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz qui lui a donné sa bénédiction pour le projet, avant de s’en détourner lorsque, accordant une audience aux représentants des mouvements des jeunes en vogue (El Asr, la Coalition de Demain ou El Ghad, Remed et le 25 Février), il leur aurait dit qu’ils doivent se regrouper, faire une coordination de leur projet, qu’il ne leur délègue personne comme président.

Un conseil présidentiel vite interprété par ses interlocuteurs comme une volte-face du président de la République par rapport à Ould Deddi qui a plongé El-Asr dans une tourmente qui n’en finit pas de le secouer.

Coups bas, micmacs, intrigues, manigances, El-Asr a été si mal en point qu’il s’est créé une commission de crise, le 11 août courant, élue par 57 de ses cadres et cela en l’absence du président du parti Abderrahmane Ould Deddi et de son secrétaire général.

La réunion avait eu lieu chez Mohamed Ould El Alem à qui a été confiée la présidence de cette commission de crise pour rechercher des solutions aux problèmes internes du parti en gestation.

Depuis la poire était presque coupée en deux. Et comme pour en finir, Ould Deddi convoque, avant-hier soir, mardi, une conférence de presse pour déclarer la dissolution d’El Asr et de son Bureau exécutif pour l’intégrer dans ce qu’il est convenu d’appeler le «Sursaut de la jeunesse pour la Patrie», un regroupement de tendances de jeunes.
Est-ce une manière de reprendre la main, de jouer son va-tout dans l’espoir de couper l’herbe sous les pieds de ses amis ? Rien n’est moins sûr.

Le hic est que dans la même soirée de ce mardi, Mohamed Ould El Alem, Sidi Ould Maouloud et Brahim Vall de la commission de crise d’El-Asr se réunissaient dans un restaurant-café de la place avec Mohamed Lemine Ould Bouka, Vali Ould Mini, El Bou Ould Abdou Ould Jeyed, membres du mouvement de la Coalition de Demain (El-Ghad).

Déjà des discussions étaient en cours entre cette commission de crise d’El-Asr et le Remed, le Bina-we-taghyir, le 25 Février sous la bannière duquel sont regroupés plus d’un mouvement de la jeunesse qui se sont déclarés solidaires de la commission de crise d’El-Asr lors de sa création.

Au sortir de cette réunion au restaurant-café, Coalition de Demain (El-Ghad) aurait décidé de participer à une conférence de presse qu’organisera la Commission de crise d’El-Asr, mercredi soir (hier nuit) à l’hôtel Atlantic à partir de 23H. But avoué: restituer le rapport de ses recherches pour trouver des solutions aux problèmes internes du parti.

Comme quoi, le parti El-Asr ou celui du «Sursaut de la jeunesse pour la Patrie», nous réserve bien des surprises.

Et bien que cela ne semble pas visible, ces guerres intestines entre les mouvements des jeunes auront fait l’affaire du Pouvoir du président Aziz qui est ainsi arrivé contenir le mouvement contestataire de la jeunesse mauritanienne et à leur faire oublier la place des «anciens blocs rouges.» Et si les jeunes se réveillent?
MOK

mercredi 24 août 2011

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt
L’opposition exige l’annulation -déjà très attendue- des élections d’octobre


«L’annulation de toutes les dispositions prises, sans concertations avec les forces politiques, l’impérieuse nécessité de rechercher, impérativement, une solution consensuelle entre l’ensemble des acteurs politique en vue de mettre en place les conditions essentielles pour garantir la crédibilité des élections municipales et législatives», telles sont les revendication de quelques onze formations politiques de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) pour entrer en dialogue avec le Pouvoir auquel ils rappellent qu’il est «demeure entièrement responsable des conséquence que pourra engendrer l’organisation unilatérale de ces élections».

Ces revendications sont contenues dans un communiqué de presse rendu public dans la nuit de lundi à mardi par l’Union des Forces du Progrès (UFP), l’Union nationale pour l’alternance démocratique (UNAD), le Parti mauritanien pour la reforme et l’égalité (Hamam), le Mouvement pour la reforme démocratique, le Rassemblement pour la démocratie et l’unité (RDU), le Rassemblement national pour la reforme et le développement (Tawassoul), le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), le Parti mauritanien de l’union et du changement (PMUC/Hatem), le Parti de la justice de la liberté et de l’égalité (PLEJ), l’Avant-garde des forces du changement démocratique (AFCD), la Convergence démocratique nationale (CDN). Ainsi, seuls les partis APP de Messaoud Ould Boulkheir et El Wiam de Boidiel Ould Houmeid manquent à l’appel.

Le hic est que l’Opposition sait que le Premier Ministre Moulay Ould Mohamed Laghdhaf s’apprête, dès aujourd’hui, une demande officielle au Conseil Constitutionnel pour le report de prochaines élections législatives et locales.

Demande qu’il justifiera non seulement par le désir des forces politiques de la majorité et de l’opposition, de voir reportées les prochaines élections, mais aussi par la nécessité de créer un climat propice à leur organisation de façon libre et transparente. On connaît la suite, le Conseil Constitutionnel dira au bout de quelques heures du dépôt de cette demande de report et le tour est joué.

Reste à savoir si ces onze partis de l’opposition qui auront finalement obtenu ce qu’ils voulaient, se joindront au reste de la classe politique engagé dans le dialogue avec le Pouvoir. Un dialogue qui ne débutera qu’après la décision d’annulation des élections d’octobre prononcée par le Conseil constitutionnel?

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt

Rencontre du PM avec des partis de la COD et de la CPM


La réunion d’hier dimanche de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) n’aura finalement pas permis aux leaders de celle-ci de conserver leur unité pour aller vers le dialogue tant souhaité avec le Pouvoir.

Tout juste a-t-elle aux partants pour ce dialogue d’attirer dans leur giron le parti islamiste modéré de Jemil Mansour, le RNDD-Tewassoul. Ce qui n’est pas une mince affaire même si cela se sentait déjà, Boidiel Ould Houmeid (El Wiam) et Messaoud Ould Boulkheir (APP) ayant déjà tancé cette formation qui voulait s’engager sans avoir essayé jusqu’au bout de convaincre les autres partis de la COD d’être de la partie.

Maintenant que les dès sont jetés et que les jeux sont faits, Tewassoul qui a exigé et obtenu d’être reçu avec les partis El Wiam et APP par le Premier Ministre, s’est définitivement rangé du côté des formations de la COD en faveur de ce dialogue sans préalables.
Et c’est ainsi d’ailleurs que le Premier Ministre, Dr. Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf, aurait reçu, dimanche, dans son bureau, trois dirigeants de l’Opposition démocratique (Boidiel Ould Houmeid, président d’EL Wiam, Mohamed Ghoulam Ould El Hadj Cheikh, vice-président du parti Tawassoul et Corérra Isagha de l’APP), avant d’accorder une audience à une délégation de la Coalition des Partis de la Majorité (CPM), composée de Mintata Mint Heddeid qui préside le Bureau de cette Coalition, Ethmane Ould Cheikh Ebi-El-Maâli, président du parti El Vadhila et Ibahima Moctar Sarr, président de l’AJD MR.

Cette double rencontre du Premier Ministre avec des dirigeants de la COD et de la CPM qui s’inscrit dans le cadre des préparatifs du lancement imminent du dialogue politique national inclusif entre le Pouvoir et l’Opposition, devra d’abord permettre de dégager un consensus de la classe politique sur une demande de report des élections municipales et législatives prévues en octobre prochain assortie de justifications objectives.

Des indiscrétions révèlent déjà que les partis de la COD en faveur de ce dialogue se prononceront mercredi prochain et que le gouvernement décidera du report des élections dans sa réunion du Conseil des Ministres du lendemain jeudi.

Reste à savoir si les autres partis de la COD, maintenant que les médias leur seront ouverts et que le report des élections sera confirmé, accepteront de prendre le train en marche pour apporter leur pierre de contribution à ce nécessaire dialogue.

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt
La COD: ça passe ou ça casse


C’est donc l’heure de vérité, ce dimanche 21 août, pour la Coordination de l’Opposition (COD) qui y avait pris rendez-vous, depuis le week-end dernier, pour tenter, une énième fois, d’accorder ses violons et la sauver de l’implosion face à la décision de certains de ses leaders (Messaoud Ould Boulkheir et Boidiel Ould Houmeid) d’entrer en dialogue avec le Pouvoir alors que d’autres (Ahmed Ould Daddah et Mohamed Ould Maouloud, pour ne citer qu’eux) s’entêtent à y aller avec leurs conditions.

Face aussi à la décision du gouvernement d’organiser les élections municipales et législatives prévues par la Constitution en octobre prochain et auxquelles l’opposition n’est toujours pas prête et estime qu’elles sont «préparées unilatéralement par une seule partie».

La réunion de ce dimanche est donc cruciale et déterminante car il s’agit de trancher sur cette double question d’une position commune de la COD qui a tout à gagner en y allant à ce dialogue, la main dans la main plutôt qu’en rangs dispersés et de sa participation au dialogue avec le Premier Ministre.

Outre ces points de divergences, la réunion de la Coordination de l’Opposition Démocratique aura également à discuter de la demande du report des élections municipales et législatives du 16 octobre prochain qu’elle adressera au gouvernement.

Une demande de report des élections à laquelle le gouvernement a déjà fait savoir dans sa réponse que les délais sont fixés par des dispositions constitutionnelles et qu’il «n’a pas le droit de les reporter sauf sur la base de fondements légaux comme par exemple, le consensus de la classe politique sur une demande de report assortie de justifications objectives».

C’est dire combien les présidents du Conseil des présidents de COD ont du pain sur la planche.

Cela est d’autant plus vrai que leurs adversaires politiques, la Coalition des Partis de la Majorité (CPM) ont démenti avoir demandé le report des élections municipales et législatives et s’apprêtent «choisir les membres d’une délégation devant rencontrer le Premier ministre pour discuter avec lui des préparatifs en cours et approfondir la concertation nécessaire entre le gouvernement et la CPM à ce sujet».

Déjà, jeudi dernier, les dirigeants de la COD avaient discuté de la proposition du gouvernement à laquelle certains d’entre eux avaient accordé peu de crédit avant d’essayer de faire passer une proposition de l’UFP de condamner la décision du gouvernement d’organiser les prochaines élections en octobre prochain sans une commission électorale indépendante ni une opération de recensement concertée, ni des mécanismes convenus entre les parties concernées.

Un ton de surenchère et d’escalade qui sera déconseillé par l’APP et El Wiam lesquels trouvent qu’il peut nuire à la préparation en cours du dialogue politique national tant souhaité avec le Pouvoir.

Aussi, au cours de cette même rencontre de jeudi, le camp opposé au dialogue avec le Premier ministre suggèrera que les décisions du Conseil des présidents de la COD soient prises à la majorité absolue au lieu de l’unanimité comme le stipule le Règlement intérieur.

dimanche 21 août 2011

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
Quand le politique cache le littéraire

La rubrique des «Potins politiques» s’arrête aujourd’hui sur un homme politique haut de gamme, connu de tous pour avoir accompagné bien des décennies déjà la scène politique nationale.

Mais pour une fois, ce ne sera pas de son combat politique qu’il sera question ici. Mais plutôt d’une autre face cachée de l’homme, brillant universitaire à l’époque, que nous avons découvert à travers une lettre qui n’a rien à envier à celles des célèbres grands littéraires français. Lettre écrite en 1972 alors qu’il était encore étudiant en France, à M. PINDER qui dirigeait le célèbre «Cours Michelet», un lycée privé, à Nice, où Mokhtar Ould Daddah et Hamdi Ould Mouknass, entre autres, avaient passé leur Bac.

En effet, le docteur Mohamed Mahmoud Ould Mah, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était venu à Orly accueillir son ami et compatriote H.E, étudiant à Nice (qui deviendra plus tard plusieurs fois ministre, ambassadeur …).


H.E était accompagné de M. PINDER, consul honoraire de Mauritanie à Nice lequel remontait à Paris pour récupérer une voiture CC (corps consulaire).

Véhiculé, Mohamed Mahmoud Ould Mah a du convoyer aux douanes françaises et au Ministère français des affaires étrangères, M. Pinder qu’il rencontrait pour la première fois.

En vérité, il était convenu, entre H.E et Mohamed Mahmoud Ould Mah que le premier cède au second et à sa petite famille sa chambre à la citée universitaire, sachant que la famille étudiante de Mohamed Mahmoud Ould Mah, bénéficiait de cartes d’étudiants et partant pouvaient être hébergée et restaurée au campus universitaire.

M. Pinder, lui-même résident à Ramatuelle, s’est interposé et a tenu à ce que Mohamed Mahmoud et sa famille séjournent plutôt dans son propre appartement au-dessus de son lycée privé, «le Cours Michelet». Un appartement à quelques centaines de mètres de la célèbre esplanade de Nice que M. Pinder, ancien officier de la marine, a conçu comme la cabine d’un yacht. Rentré à paris, en septembre, Mohamed Mahmoud Ould Mah a du attendre la rentrée scolaire à Nice pour envoyer une lettre de remerciement à M. Pinder que voici :

Paris septembre 1972

Attendant la rentrée scolaire pour nous assurer de votre venue définitive à Nice, nous donnons de nos nouvelles. Certes de façon tardive, mais croyez-moi, cela n’enlève rien à leur sincérité et ne présage non plus en rien que nous n’avons pas passé d’agréables vacances ni gardé le meilleur des souvenirs.
Mais je suis confronté à un problème devant lequel j’avoue mon impuissance et reconnais mon échec : où trouver les mots qu’il faut pour vous témoigner à la fois notre reconnaissance et notre gratitude.
En effet, de nos jours, les mots prennent des sens différents dans la bouche de ceux qui les prononcent et leurs avatars n’ont jamais été aussi souvent à l’honneur: l’insolence, l’injustice, le mensonge trouvent, sans détour, une infinité de mots pour exprimer un déluge de nuances.
Pour ma part, j’irai très haut dans la panoplie des valeurs, même si du côté qui m’intéresse, elle est malheureusement de plus en plus dégarnie pour trouver les mots qu’il faut. Mais j’ai peur que dans mon ascension à la recherche des mots, je ne rapporte rien de nouveau. Je me console néanmoins, à l’idée que vous êtes de ceux qui font la part des choses, ceux qui distinguent ce qui n’est que pure forme de ce qui vient du cœur quand bien même les mots pour les exprimer sont les mêmes. Donner sa maison. Et quelle maison! En un mot, son propre lit, ses propres assiettes à des personnes qu’on ne connaît presque pas, ou plutôt qu’on connaît à peine, ce sont là des gestes si rares que l’œil s’éblouit à les voir dans un pays que l’ère industrielle a rendu farouchement individualiste et où, chacun couve son bien personnel d’un sentiment quasiment sacré. Il faut descendre loin ; bien loin ; jusqu’à chez nous, comme vous aimez souvent le dire, pour rencontrer cette générosité que d’aucuns fustigent cependant comme étant un symptôme du sous-développement. Nous sommes tous des sous-développés, et vous, le premier.
En espérant que la vie se chargera de nous donner l’occasion future de vous témoigner, encore une fois, notre reconnaissance et notre gratitude, je vous…


Mais au-delà de cette lettre, si bien écrite, Nouakchott Info découvrira que Dr. Mohamed Mahmoud Ould Mah écrit un livre avancé sur la politique, l’économie, la démocratie et une autobiographie que nous avons eu le rare privilège d’en être informés et d’en extraire les passages suivants:

De la transhumance:
«…le charme des longues transhumances, les difficultés à gérer les bivouacs quand on entend tonner de lointains orages et les cris des fauves rompre, de temps en temps, le silence du désert…»

De la beauté des oasis de l’Adrar
«…de profonds cagnons que les érosions, avec les siècles, ont taillé dans la roche violette et transformé en oueds, longs serpents de sable rose, bordés de palmiers dattiers au pied des falaises et que surplombent des habitations faites ‘’d’herbe à chameaux’’, de branches et de troncs de palmiers, la seule architecture qui découle de la nature du climat…»

De la jeunesse des années quarante et du début des années cinquante: elle
«… jouait plus qu’elle n’existait. Nos jeux étaient saisonniers, nombreux et variés. Certains se jouent le jour, parfois même jusqu’à midi voire même au-delà, ce qui n’est plus possible aujourd’hui, preuve du réchauffement de la planète, d’autres la nuit, au clair de lune. C’est nous-mêmes qui concevons et construisons nos propres jouets…… Notre vie était rythmée en quatre temps : la cueillette des dattes; la vie aux champs, à Yaghref, l’un des plus grands greniers de l’Adrar, où tous les oueds coulent, du Nord au Sud, pour en arroser les plaines fertiles; la vie en brousse avec les animaux et enfin le retour en ville. La scolarisation forcée est venue rompre ce cycle parfaitement rôdé……».

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
Dialogue politique national: Ira, ira pas

C’est donc acquis, le gouvernement a remis aux partis El Wiam et APP, sa réponse quant aux propositions sur le dialogue qu’ils ont faites lors de l’audience accordée mardi dernier à Boidiel et à Corréra Isagha. Des propositions qui reposeraient sur leur attachement à deux conditions parmi les cinq déjà avancées par la COD, à savoir l’arrêt de tout processus électoral qui n’a pas fait l’objet d’un consensus et l’ouverture des médias publics pour l’opposition.

Et comme la COD avait prévu de se réunir ce mercredi matin pour étudier la position à prendre vis-à-vis et des élections municipales et législatives et de l’appel au boycott de celles-ci lancé par l’UFP, c’est encore Boidiel Ould Houmeid qui est intervenu pour demander le report de cette rencontre pour l’après-midi de ce même mercredi afin de lui permettre de mieux leur présenter son compte rendu sur la réunion et la réponse du Premier Ministre. Ce à quoi, les autres leaders de la COD se sont soumis en allongeant le temps de report de leur réunion jusqu’à jeudi, c’est-à-dire aujourd’hui.

Comme quoi, l’espoir est toujours là pour que l’opposition et le pouvoir trouvent un terrain d’entente. Cela d’autant plus que, vraisemblablement, la rencontre avec le Premier Ministre a permis de renforcer la confiance en passe de s’instaurer entre les deux pôles politiques.

Certes, l’ouverture des medias et le report des élections municipales et législatives dont le décret vient d’être annoncé et donc l’arrêt des dispositions prises pour leur organisation, sont deux points majeurs qui, s’ils sont acceptés par le gouvernement, sauvent la face pour l’opposition.

Reste à savoir si l’autre camp de la COD (Mohamed Ould Maouloud, Abdel Ghoudouss Ould Abeidna) et le RFD d’Ahmed Ould Daddah, seront disponibles pour prendre part au dialogue.
MOK

samedi 20 août 2011

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt

Quand les grandes manœuvres commencent


Les divergences internes au sein de la Coordinateur de l’opposition démocratique (COD) sont de plus en plus profondes au moment où le Pouvoir annonce la tenue des élections municipales et législatives dont les dépôts de candidature seront ouverts dès aujourd’hui pour les conseillers municipaux.

Aussi la commission de bons offices dirigée par Moussa Fall, Mahfoudh Ould Bettah, Jemil Mansour, s’active-t-elle depuis quelques jours, pour rapprocher les positions des uns et des autres, sachant que des formations comme l’UFP brandissent déjà la menace de boycotter et le dialogue et les élections municipales et législatives d’octobre prochain, convaincues qu’elles sont que le Pouvoir est incapable techniquement d’organiser ces élections avant février voire mars 2012.

Les plus durs à contenir semblent être, entre autres les partis de Ould Maouloud, de Ould Abeidna, de Ould Hanena, même si Bedredine avouait récemment, comme tous auraient pu le dire, que «l’UFP est un parti qui prône le dialogue et nous le demandons, mais un dialogue entre deux parties qui se respectent et nous sommes avec des conditions posées avec la COD».

Et le vice-président de l’UFP d’ajouter: «Ces conditions sont l’ouverture des médias publics et nous ne devons pas attendre de dialoguer avec Aziz d’abord pour que les médias publics s’ouvrent à nous. Ensuite, un engagement que les élections seront transparentes avec une neutralité de l’administration et de l’Etat, que l’on cesse de réprimer les manifestations pacifiques et que ce dialogue soit sur la base de l’Accord de Dakar».

Or, une proposition ne présentant plus l’accord de Dakar comme devant être la base de ce dialogue serait sur la table, nombre de leaders de la COD s’accordant sur la nécessité d’entamer une bonne fois ce dialogue qui reste la seule voie pour résoudre les problèmes auxquels fait face le pays.

Les tergiversations de certains au sein de la COD ont fini par lasser des hommes comme Messaoud et Boidiel qui n’auront plus de temps à perdre dans ce qui s’apparente à un jeu du chat et de la souris entre le Pouvoir et l’opposition.

Les deux hommes ont plié bagages pour aller s’entendre avec le Premier Ministre pour ne pas dire avec le président Aziz et pour ainsi dire, crédibiliser ce dialogue tant attendu. Le pouvoir n’en demande pas plus pour avoir une opposition qui ne le déteste pas tant et en face d’elle celle qu’il qualifiera désormais d’opposition radicale.

Au sortir des élections municipales et législatives, il ne manquera pas de choisir entre les deux pour céder les millions d’ouguiyas de l’Institution du Chef de file de l’Opposition à l’un ou l’autre, sachant que cette institution constitutionnelle revient de droit au plus grand parti de l’opposition siégeant au parlement.

Il ne fait pas l’ombre d’un doute que c’est le temps des grandes manœuvres politiques et surtout politiciennes et que chacun voudra bien préparer sa monture pour la législature prochaine.

On ne reprochera pas à Messaoud Ould Boulkheir, deuxième homme de la présidentielle de 2009 après le président Aziz l’ambition de vouloir briguer un deuxième mandat. Ni à Boidiel de vouloir reprendre du poil de la bête après une si longue mise à l’écart. Ceux qui auront préféré rester sur leurs positions auront accepté d’en assumer les conséquences et il ne sera pas étonnant de les voir perdre des plumes.

mardi 16 août 2011

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)

Le Pouvoir et l’Opposition:
Les deux faces d’un même système


Outre son importance et le fait qu’il vient à point nommé, le débat sur le dialogue politique national organisé, en étroite collaboration avec le Syndicat des Journalistes Mauritaniens, dans la nuit de mercredi à jeudi derniers, par le Centre de Recherches et d’Etudes Humaines, sous le thème «Dialogue national: Les chances de réussite et les dangers d’échec», aura été apprécié à sa juste valeur comme étant une contribution non négligeable pour faire bouger les choses.

Car au-delà de l’absence remarquée des nombre de leaders des deux clans de la Coordination de l’Opposition Démocratique en faveur ou non d’un dialogue avec le Pouvoir via le Premier Ministre, la participation significative du président du RNDD-Tewassoul en personne, M. Mohamed Jemil Ould Mansour, ainsi que la brillante intervention du représentant du parti El Wiam, M. Idoumou Ould Abdi Ould Jiyid, auront sauvé la face face à des ténors de la Majorité qui semblaient avoir bien préparé ce qu’ils avaient à dire, qu’il s’agissent de Mohamed Yahya Ould Horma, Yahya Ould Ahmed El Waghf, El Khalil Ould Teyeb, Sid’Ahmed Ould Ahmed, etc.

Sans vouloir revenir en détail sur cette rencontre (voir Nouakchott info 2294), il convient de noter que deux moments fort avaient particulièrement marqué ces échanges parfois houleux.

Tout d’abord, l’intervention de l’ambassadeur (admis depuis peu à faire valoir ses droits à la retraite) et ancien ministre des Affaires étrangères Mohamed Vall Ould Bellal qui connaît sur les bouts des doigts la scène politique nationale pour l’avoir longtemps accompagné.
Ould Bellal notera en effet, qu’il n’y a jamais eu d’alternance politique entre deux présidents démocratiquement élus dans notre pays. Cela dénote, indiquera-t-il, d’une certaine fragilité de notre système politique lequel englobe à la fois le
Pouvoir et l’Opposition.

Cet échec patent de nos hommes politiques s’est doublement fait remarquer lors de la transition de 2007 lorsqu’ils n’ont pas su saisir l’opportunité pour faire élire l’une des figures politiques connues sur la scène nationale, laissant un homme absent du pays depuis plusieurs décennies, leur ravir la vedette, d’une part et d’autre part en se faisant damer le pion par des indépendants qui ont fini par maîtriser le Parlement.

De même poursuivra-t-il, que le fait de sous-estimer, de négliger l’opposition et de l’empêcher de s’épanouir, côté Pouvoir ou d’œuvrer au pourrissement et à l’aggravation de la situation, côté Opposition, n’avance à rien car et le Pouvoir et l’Opposition appartiennent à un seul et même système.

L’autre pertinente intervention aura été celle du député du parti El Wiam, M. El Ghassem Ould Bellali qui s’exprimait pour la première fois après sa sortie de prison.
El Ghassem soulignera d’emblée que le dialogue est doublement menacé à la fois par l’extrémisme qui existe dans l’Opposition et par celui encore plus grave et plus flagrant que l’on trouve chez la Majorité, notamment chez certains membres de son gouvernement dont le Ministre de l’Intérieur qui envoie en prison, malgré leur immunité parlementaire, dira-t-il, des députés tout juste parce qu’ils ont osé critiquer son manque de performance.

Un extrémisme chez la majorité dont il dira qu’il est également perceptible partout, citant l’exemple d’un officier de l’armée nommé wali au Tiris Zemmour et qui se serait permis de menacer des dirigeants syndicaux parce qu’ils ont décidé de faire défection au parti au pouvoir.

dimanche 14 août 2011

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)

Dialogue politique national:
A défaut des grands, on s’offre les petits?


Une semaine jour pour jour après le grand oral du président Mohamed Ould Abdel Aziz, à l’occasion du deuxième anniversaire de son investiture à la tête du pays, c’est encore et toujours à la question «oui le dialogue mais comment et quand» que bute, le mois béni du ramadan aidant, la scène politique.

Et même si la Coordination de l’Opposition Démocratique qui s’était vue prise de court par les déclarations du Président ce soir-là, lequel affirmait être disposé au dialogue et à discuter de tout avec tous mais que certaines parties de l’opposition posent certaines conditions comme préalable à l’amorce de tout dialogue alors que ces conditions relèvent de sujets qui doivent justement faire l’objet du dialogue, force est de constater, que ce dialogue est voulu et recherché par toutes les tendances politiques qu’elles soient au Pouvoir, à l’Opposition ou flottantes.

Le hic est que tout le monde s’exprime mal pour faire accepter aux autres sa volonté de dialogue. Cela est d’autant plus vrai que sur ces «préalables» rejetés par le président Aziz, l’opposition elle-même n’y voie pas autant de mauvaise volonté qu’ils constitueraient un frein si véritablement le président de la république et sa majorité en veulent de ce dialogue.

Ainsi, répondant à notre question sur ces préalables, Lô Gourmo (UFP) trouvera-t-il la formule pour dédramatiser ces «préalables» évoqués par le président Aziz comme étant «pas plausibles, voire sont impertinentes»: «Pour nous, l’opposition, notre volonté de dialoguer est inébranlable. Il en va de la stabilité et de la paix dans ce pays et de l’ouverture de perspectives favorables pour notre pays de sortir de l’ambiance de morosité, voire de crise qui nous affecte. Nous n’avons jamais voulu faire un procès d’intention à l’égard de Ould Abdel Aziz ; car si nous avions voulu le faire on aurait dit d’emblée que nous ne voulons pas discuter avec un putschiste. Il n’y aurait jamais eu d’Accords de Dakar. On s’en serait tenus à une vison simple, que c’est un putschiste, il doit quitter le pouvoir ...»

L’UFP aura été le premier parti à réagir sur cette sortie médiatique du président Aziz pour dire qu’elle tient au dialogue et qu’elle reste convaincue qu’il faut y aller.

Réunis pour dépasser cette nouvelle polémique sur le dialogue qui semblait pourtant si proche de se réaliser après un échange de feuilles de route entre l’opposition et le président Aziz, la COD s’est tout simplement divisée en deux: un clan partant pour le dialogue avec le Premier Ministre pour voir avec lui les points de divergence entre les deux feuilles de route. Parmi ce clan, il y a Messaoud Ould Boulkheir (APP), de Boidiel Ould Houmeid (El Wiam), Mohamed Jemil Mansour (Tawassoul), Mahfoudh Ould Bettah (Convergence Nationale Démocratique).

Un autre clan plus exigeant pour ne pas dire plus radical voudrait que le dialogue soit avec le président Aziz, du fait que c’est à ce dernier qu’a été remis le document de la COD relatif à sa vision du dialogue. Ce clan des durs est constitué entre autres, d’Ahmed Ould Daddah (RFD), de Mohamed Ould Maouloud (UFP), de Abdel Ghoudouss Ould Abeidna (UNAD).

Cette fissure de la COD bloquera à elle seule le dialogue un bout de temps encore, même si chacun ne s’empêche de déclarer sa disponibilité au dialogue.

Le pouvoir qui n’a pas que la COD à gérer, profite du relâchement ramadanesque pour essayer de contenir les mouvements des jeunes, en particulier la «Coordination des jeunes du 25 février», reçue avec d’autres mercredi dernier. Et cette jeunesse d’affirmer que «le chef de l’État a confirmé qu’il ne cherchait pas en ces groupes de jeunes des soutiens à sa personne mais qu’il exhorte la jeunesse mauritanienne à œuvrer pour la construction nationale et à assumer ses responsabilités à l’égard de la nation. Il a aussi encouragé un «dialogue franc» entre ces groupes de jeunes qui sont issus de différents paysages politiques».

Comme quoi, en attendant que les grands se décident, on se joue les petits.
Cette manière habile de «mettre les petits plats dans les grands», sera-t-elle payante pour le président Aziz qui n’oublie pas, semble-t-il, que le printemps arabe est feu qui s’attise et qu’il vaut mieux être sûr de l’avoir éteint avant de s’en détourner ?

Selon une source du projet de parti en gestation «El-Assr», des dirigeants de cette structure se seraient réunis, en l’absence du président et de son secrétaire général dudit parti, dans la soirée du jeudi à vendredi, pour mettre en place un comité de crise chargé d’examiner la situation que traverse le projet actuellement. Un bouleversement en vue pour prendre le train en marche?
MOK
NB: article paru in Nouakchott Info N°2294 du 13/08/2011

An II de l’investiture du Président Mohamed Ould Abdel Aziz: Le grand oral a-t-il convaincu?

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com
A l’occasion du deuxième anniversaire de son investiture à la tête du pays, le Président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, a préféré se la jouer à la Chavez en allant rencontrer par vidéoconférence, au téléphone et de visu pour les citoyens à Nouakchott, vendredi soir au Palais des congrès, le petit peuple. Une rencontre en directe qui a duré quatre heures de temps (de 23H30 à 03H30 du matin) et que la télévision et la radio nationales ont diffusé en associant par l’image, les populations d’Atar et de Néma.

Chaque litre de gasoil consommé dans notre pays coûte à l'Etat 56 ouguiya

Certes, le président Aziz n’avait pas à faire son bilan n’étant pas en campagne, mais c’est comme si, le premier citoyen du pays faisant à son peuple ses mamours jusqu’à la levée du jour, dans un jeu de questions-réponses qui en dit long sur la volonté de l’homme de se poser comme étant un président proche de ses concitoyens et, hier comme aujourd’hui, comme étant «le président des pauvres», même si la semaine dernière, la 13ème hausse des prix des hydrocarbures était entrée en vigueur en même temps que le Ramadan.
Bien évidemment, il s’en justifia autant que faire se peut, en affirmant que la tendance des prix sur le plan mondial est toujours à la hausse et que le Gouvernement mauritanien ne peut pas les contrôler. Que les prix des hydrocarbures en Mauritanie sont inférieurs à ce qu'ils sont dans les pays voisins et que chaque litre de gasoil consommé dans notre pays coûte à l'Etat 56 ouguiya. Que le pays importe la plupart de ses besoins de l'étranger mais qu’il a déployé des efforts louables pour subventionner les prix à travers le programme solidarité 2011 qui a largement bénéficié aux populations, surtout les plus vulnérables, etc.

A propos de l’opposition, du dialogue, de la sécurité
Se déclarant ouvert à toutes les questions, le Président Aziz dira au sujet de l'opposition que celle-ci est nécessaire dans le pays puisqu'elle a un rôle important à jouer. Quant au dialogue entre la majorité et l'opposition, il a souligné : «Nous sommes tous d’accord qu’il y a une nécessité impérieuse de dialoguer. Les conditions avancées par l’opposition ne sont pas plausibles, voire sont impertinentes, car il ne doit pas y avoir de préalables au dialogue qui doit toucher tous les domaines, sans restriction aucune. Il faut d’abord aller au dialogue et demander ensuite certaines choses ou bien tout ce que l’on veut. Au sujet du calendrier électoral, il notera que celui-ci est défini par la Constitution, avant d’indiquer : «Néanmoins, si un dialogue sérieux a lieu et que les différentes parties conviennent de reporter les élections, je n'aurai pas d'objection».
A la question de l’AFP sur l’ampleur de l’attaque de Bassiknou (une vingtaine de voitures et une centaine d’hommes), le président Ould Abdel Aziz dira que la sécurité est primordiale et qu’il est «très conscient» de la situation sécuritaire dans le pays laquelle a beaucoup changé dans le sens positif. Il précisera qu’en moins de 5 ou 6 ans, «nos capacités ont été multipliées par cent. Sur le plan de la mobilité et de la logistique, nos moyens ont été multipliés par 300 et nos capacités aériennes qui n’existaient pas, nous permettent aujourd’hui d’intervenir hors de notre territoire. Lors de l’attaque de Lemgheity, il a fallu trois jours pour que l’on soit informé de ce qui s’est passé et emprunter la logistique avec des hommes d’affaires dont certains sont ici présents. A El Ghallaouiya et Aleg, c’était la même chose. Actuellement, nous maîtrisons la situation et nous avons amené la terreur en dehors de notre territoire pour sécuriser nos citoyens». Dans le cadre de la contribution des citoyens pour la préservation de la sécurité nationale, il rappellera le «rôle important» que le citoyen doit jouer et donnera en exemple celui de l’opération de Néma où une famille avait informé au préalable les autorités du passage des terroristes chez elle, ce qui avait permis de limiter les dégâts.
Parlant des prisonniers salafistes récemment transférés de la prison civile de Nouakchott vers une destination inconnue, le président Aziz dira qu’il s’agit de criminels, s’interrogeant pourquoi leurs familles, si elles ont un grain d’humanité, ne s’apitoient-elles pas plutôt sur le sort de ceux qu’ils ont tué. Et de se demander où sont leurs victimes ? Selon lui, ces terroristes ont été sortis de Nouakchott car ils étaient en contact avec AQMI pour préparer d’autres actions criminelles. Ils allaient continuer à tuer et la preuve, l’attentat qu’ils voulaient perpétrer à Nouakchott avec deux véhicules bourrés de trois tonnes d’explosifs, sans compter l’attentat de Néma avec 1T5.
Revenant sur la sécurité, il a assuré qu'elle est garantie dans le nord du pays, avec notamment une base militaire et des unités militaires à Lemreya qui empêchent toute éventuelle incursion de terroristes ou de trafiquants.

Sur la gabegie …
Parlant de la gabegie, le président Abdel Aziz indiquera qu’il s’agit d’un objectif et non d’un simple slogan comme le pensent certains. Pendant la campagne présidentielle, certains hommes d’affaires m’ont demandé de retirer la lutte contre la gabegie de mon programme, mais j’ai refusé car c’était une orientation. Pour lever tout soupçon le concernant, le président Aziz a dit que pendant ses 31 ans passés dans l’armée, il n’a jamais occupé un poste de gestion.
La gabegie, insistera-t-il, «est un objectif et une fin que nous sommes déterminés à poursuivre», avant d’affirmer qu’il ne disposer guère de biens illégalement acquis, qu'il n'existe pas de sociétés en son nom ou au nom de proches à lui et rappelant avoir déjà déclaré ses biens.
«Les hommes d'affaires qui me soutiennent peuvent certifier que je ne suis jamais intervenu pour leur faire accorder des avantages en termes de marchés publics. En revanche, je suis intervenu une fois en faveur de la société nationale ATTM pour empêcher qu'elle soit lésée par une entreprise étrangère dans le cadre d'une concurrence déloyale», a-t-il dit.
Il a signalé qu'il ne saurait être comparé avec les hommes d'affaires: «Moi je suis garant de l'intérêt de l'Etat, eux ils cherchent leurs intérêts personnels», a-t-il indiqué.

Printemps arabe et les jeunes du 25 février
Sur le plan extérieur, le Président Ould Abdel Aziz a réitéré que la situation dans laquelle vit le peuple libyen fait que les choses ne peuvent plus être comme avant dans ce pays. Pour lui, le peuple libyen doit prendre les choses en main «et nous sommes prêts à l'aider, néanmoins, la Mauritanie ne reconnaît pas le Conseil national transitoire en Libye».
Au sujet des revendications des jeunes en Mauritanie, le président Aziz affirmera qu’il adhère totalement à leurs revendications qui sont la liberté, l'éducation, l'emploi, la justice, la lutte contre la gabegie etc. Mais il rappellera que la Mauritanie est différente des autres pays arabes ayant connu récemment des révolutions.
Aussi, le président de la république a-t-il réitéré son encouragement aux jeunes pour participer activement au travail politique afin d'améliorer la pratique démocratique dans le pays et d'impulser son développement dans les différents domaines.
Il a en outre considéré que la présence de manifestants, de façon quotidienne, devant la Présidence de la République prouve la liberté d'expression qui règne désormais dans le pays.

L’état civil, la double nationalité, l’esclavage, le passif humanitaire ...
A propos de l’enrôlement des populations, le président de la République dira: «ce que nous sommes entrain de faire n’est pas un recensement. C’est la mise en place d’un état civil fiable qui va enrôler tous les Mauritaniens tout en évitant les erreurs du passé. Personne ne sera exclu, contrairement aux rumeurs faisant état de l'exclusion de négro-mauritaniens». Et d’ajouter: «au jour d’aujourd’hui, on a recensé plus de Mauritaniens au Gorgol et au Brakna qu’à Atar et Nouadhibou. Ainsi, à Kaédi, il y a environ 4.000 recensés, au Brakna de même alors qu’à Néma, il y a 2.000 recensés et dans d’autres régions, on tourne entre 1.500 et 2.000. Actuellement on compte entre 4 à 5% de la population qui sont déjà enrôlés dans le présent système d'état civil».
Le président de la République a fait état de l'arrestation récente d'individus s'adonnant aux trafics de papiers d'état civil, avec des signatures falsifiées d'autorités administratives, avant de souligner dans ce contexte, que tout citoyen qui acquiert une nationalité étrangère perd automatiquement sa nationalité mauritanienne.
Sur un autre plan, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a expliqué que le récent présumé cas d'esclavage relève d'une «affaire de justice, nous n'y intervenons pas. Certains éléments d'une organisation que l'Etat ne reconnaît pas se sont permis de saccager un commissariat de police». La police a fait son travail, a-t-il ajouté, considérant que les présomptions d'esclavage en Mauritanie sont un fonds de commerce pratiqué par certains.
Sur le passif humanitaire, le président Aziz indiquera que celui-ci a été réglé de façon satisfaisante pour les différentes parties, y compris les ayant-droits des victimes.

Sur la société chinoise
S'agissant de la nouvelle société de pêche chinoise, le chef de l'Etat a indiqué que les chinois peuvent attester qu'il n'a aucun rapport avec elle, soulignant que les études ont établi que cette société aura des retombées hautement positives sur les citoyens mauritaniens. «Ceux qui s'opposent à la société en question sont des individus qui profitaient, à titre personnel et égoïste, de licences de pêche obscures accordées, sous leurs noms, à des sociétés étrangères, et qui ont été suspendues», a-t-il précisé.

La santé, l’Enseignement
Evoquant le secteur de la santé, le président Ould Abdel Aziz reconnaitra l'existence d'un déficit aigu en matière de ressources humaines avant d’exprimer sa disposition de doter toutes les infrastructures sanitaires en équipements médicaux qui font défaut.
Il a également estimé que l'enseignement souffre de beaucoup de lacunes et que les journées de réflexion, prévues dans les prochaines semaines, permettront de proposer des solutions qui seront mises en œuvre.
Le Chef de l’Etat ne manquera pas d’expliquer que si les différents services de santé, d'éducation, de formation et d'emploi sont décentralisés et délocalisés en dehors de la capitale, les populations de l'intérieur resteront dans leurs terroirs.

Sur les finances de l’Etat
Dans le domaine économique, le président Aziz a affirmé que la situation s'est beaucoup améliorée, révélant que les réserves en devises de la Banque centrale s'élèvent actuellement à 511 millions de dollars hors pétrole contre 165 millions en 2008 et 400.000 en 2004 et que les dépôts du Trésor dans la BCM atteignent 37 milliards d'ouguiya. «La Mauritanie n'a pas intérêt à réévaluer la monnaie nationale dès lors que la plupart des besoins du pays sont importés de l'extérieur», dira-t-il.

Voilà donc un grand oral passé en nuit blanche de Ramadan pour expliquer aux populations ce qu’elles n’ignoraient pas toutes forcément. Ainsi, le président Aziz a été on ne peut plus précis dans certaines de ses réponses allant jusqu’à indiquer, dans un clin d’œil aux éleveurs, que les indices météorologiques prévoient des pluies abondantes dans les jours à venir. N’est-ce pas ce que l’on appelle «nourrir l’espoir».
MOK

jeudi 11 août 2011

MA CHRONIQUE PARISIENNE (17ème et dernière Partie)

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
17ème partie
C’est une vérité de Monsieur Tout le Monde: toutes les choses ont une fin et la «Ma chronique parisienne» s’en va pour s’arrêter maintenant que je suis revenu chez moi dans «le pays du million de poètes», le «bilad chinguitt», «ma Mauritanie natale» où une autre réalité m’attend.

Certes, je reviens avec quelque chose de précieux, un document de l’honorable CFPJ international français attestant d’une formation en journalisme Web et donc de connaissances précieuses acquises à l’étranger qui me serviront et que je pourrais partager.

Tout comme je reviens avec des amitiés et des relations humaines d’une valeur incommensurable qui pourraient m’aider dans ma vie professionnelle et personnelle.
Mais il y a plus profond : ce quelque chose en moi que je ne saurai taire, puisqu’un vide m’entourait lorsque je m’apprêtais à rentrer au bercail. Milles et une réflexion sur l’avant et l’après séjour parisien me taraudaient.

A Paris c’était, c’est un monde pour lequel le temps est de l’argent. Un monde qui veille à ce que l’heure calculée pour telle occupation soit utilisée et remplie comme il se doit. Ce qui n’est pas le cas chez moi où quand vous donnez un rendez-vous à quelqu’un à 12H dans votre bureau, ce n’est qu’à 12H que lui, décidera d’aller de chez lui, à ce rendez-vous. Au lieu de prévoir un quart d’heure de plus pour la route, il estime que c’est à cette heure convenue de 12H qu’il doit se mettre en route pour être au rendez-vous. C’est dire que le retard est déjà dans nos comportements et c’est pourquoi nous sommes arriérés sur tous les plans.
Je quitte un pays développé où les constructions ont une histoire, une architecture, sont des symboles reflétant une civilisation sur laquelle on veille de génération en génération, même par la propreté de ce qui l’entoure : des sacs à poubelles sont partout fixés afin que les passants y jettent qui un kleenex, un paquet de cigarettes vide, un sachet, une bouteille, etc. Le Louvre en rénovation, Les Halles, des quais et des voies du métro, …

J’y réfléchissais parfois avec mes amis, Mouka surtout, Kissima, Ben et Dou aussi. Nos responsables qui voyagent depuis la nuit des temps ou plus récemment encore depuis notre indépendance en 1960 dans cette métropole, voyageaient-ils uniquement pour eux-mêmes, pour leurs yeux et donc jamais pour le pays avec un souci de s’inspirer de ce qu’ils voyaient pour développer notre capitale, nos villes ? Sinon, pourquoi, notre pays n’avance jamais ?

Je quittais donc Paris et son niveau de vie très élevé pour Nouakchott, la capitale de mon pays où la cherté de la vie suffisait à expliquer les combats quotidiens pour la survie de nos populations qui croulent sous le poids de la flambée des prix, de la faiblesse du pouvoir d’achat, de la corruption, de la gabegie, des détournements des deniers publics, malgré nos richesses naturelles intarissables.

Parmi ces souvenirs qui me restent gravés dans la mémoire, il y a aussi ce respect de l’autre, de son intimité même s’il ne fait rien pour la préserver. J’en veux pour preuve cette liberté que se donne chacun à dérouler des tranches de sa vie dans le métro comme s’il y était seul et que personne ne l’écoutait. Si près de lui pourtant, se frottant les épaules parce que le métro est surchargé. Tant pis si des bribes de conversations sont dévoilées devant l’étranger ou le parisien bien distingué qui fera semblant de ne point les entendre et ne s’en préoccupera presque jamais.

Chez nous, cela ne serait pas passé inaperçu, loin de là ! Tout aurait été perçu comme une arrogance, une folie. Plus grave tout aurait été noté dans un coin de la tête et, une fois rentrés chez eux, dans leurs cercles amicaux et familiaux, nos hommes, femmes et enfants en auraient fait le sujet de leur discussion. Non pas que cela les concerne ou les intéresse par oisiveté, désœuvrement.
Je me lève donc à 05H du matin ce samedi 30 juillet et m’empresse de faire ma prière du Sobh, puis un café au chocolat. Je sirote un peu de lait, me rassure que mon billet, mon passeport, mon passe Navigo, mon ticket RER sont bien dans la poche intérieure de ma veste. Un coup d’œil au miroir pour voir si je suis bien rasé pour éviter d’être trahi par des cheveux blancs à la barbe, me parfume, chausse mes lunettes et regarde une dernière fois le canapé convertible qui me servait de lit avant de me diriger vers la sortie. J’emprunte l’ascenseur pour atterrir au rez-de-chaussée. Je glisse la clef magnétique du studio 63 que j’occupais sous la porte du bureau d’accueil et quitte définitivement le 135, résidence Egide du Montparnasse.

Il est 6H10 du matin. En bon parisien, je traine mes valises à roulette sous une fine pluie jusqu’à la bouche du métro Vavin, arpente les escaliers, valide mon passe navigo et attends le métro qui vient dans 2 minutes. C’est parti pour les Halles où je change de correspondance pour monter dans le RER «B» à destination des aéroports Charles De Gaule.

Après plusieurs arrêts, c’est au terminal 2C que finira sa course ce RER et j’y pose mes valises alors qu’il est 6H45. L’attente sera longue avant que les guichets ne débutent l’enregistrement. Mais cette attente sera encore plus longue lorsqu’on nous annonce que notre pilote fait partie des syndicats minoritaires en grève et qu’il va falloir attendre que l’on en trouve un.

L’embarquement prévu à 09H35 ne se fera qu’à 11H20. Un temps assez suffisant pour que Kissima me téléphone et que nous échangeons des derniers salamalecs. J’appelle ma femme pour la rassurer que j’embarque. Le CFPJ est déjà un lointain souvenir.
FIN.

mercredi 10 août 2011

MA CHRONIQUE PARISIENNE (16ème Partie)

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
16ème partie
C’est donc Ben qui rentrait le premier chez lui, au Burkina Faso à l’aube du vendredi 29 juillet. Je ressentais comme une tristesse alourdir mon cœur lorsque nous nous séparâmes 35, rue du Louvre, agitant des mains. Ben était bien habillé en T-shirt bleu et veste grise. Ses baskets du premier jour lui étaient restées fidèles ne le quittant presque jamais.

Pourtant, constant un jour que j’avais changé de chaussures, il me demandera avec son air très sérieux:
- «Koro, où est-ce que tu as acheté ces chaussures. J’espère qu’elles ne coûtent pas cher.»
- «Dans un commerce à Barbès, pour 10 Euros seulement», répondis-je.
- «Et ce sous-vêtement en col «V» blanc?, renchérit-il.
- «Celui est beaucoup moins cher, c’est à 2 Euros 99 puisque je l’ai payé à la caverne de TATI», rétorquai-je.
- «Et l’autre T-shirt à manches longues que tu portais hier?», s’empressa-t-il de demander.
- «Ah, l’autre est bien plus cher ! Ca fait dans les 19 Euros, c’est payé dans un centre commercial de la Tour Montparnasse et tu sais que là-bas, c’est cher», lui dis-je.

A la pause-déjeuner de midi-quatorze heures, il m’informe qu’il veut bien m’accompagner à Barbès où je déjeune. Mais une fois devant TATI, il me fausse compagnie. On ne se retrouvera qu’au CFPJ.
- «J’espère que tu as acheté les chaussures et les T-shirt», lui lançai-je.
- «Pas les chaussures, mais des T-shirt Laurent Gbagbo!», me clame-t-il fièrement.
- «Des T-shirt quoi ?», dis-je surpris.
- «Gbagbo !», ricane-t-il en ajoutant: «c’est avec un sous-vêtement comme celui-ci que l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a été arrêté. Depuis, on appelle ça ‘’T-shirt Gbagbo’’. Je ferai plaisir à des amis à Ouaga avec ça.»

Tout est dans la manière chez Ben. Nous nous disons au revoir à la porte du CFPJ ce jeudi après-midi et c’était pour moi bien difficile même si cela ne peut se remarquer sur mon visage, tellement je cache mes sentiments envers les autres.
Honnêtement, Ben m’a beaucoup marqué. Amicalement et humainement parlant. C’est un personnage dense, pas du tout complexe ni naïf, plutôt raisonnable avec un tout dans les muscles. D’ailleurs, il n’hésitait pas à menacer d’employer la force avec notre frangin Dou:
- «Quand le Koro n’est pas présent, c’est moi qui commande», lui disait-il, alors que j’étais bien là.
Je finissais toujours par voler au secours de Dou en disant:
- «Hé, Ben, c’est vrai que tu es mon adjoint mais je suis bien là et fais doucement avec Dou. Il suffit que tu lui tires l’oreille, il comprendra et vas-y doucement.»

Un conseil qui était destiné à le conserver au frais puisque ça ne dure jamais avec Ben. Lorsque je lui dis que j’ai un fils qui a l’âge de Dou, Ben me dit que lui aussi a un enfant mais encore en bas âge.
- «Donc tu étais marié, mon pote», lui ferai-je remarquer.

Ben s’arrête net et m’explique:
- «Non, je ne me suis jamais marié mais j’ai un fils, je le sais. Cela fait longtemps que je ne vois plus sa mère, mais il existe. C’est comme ça. N’est-ce pas que tu as compris. Mais si tu ne comprends pas, c’est pas grave, l’important est que tu sais maintenant que j’ai un fils.»

Je fais semblant d’avoir tout compris, étant donné que d’habitude, quand il fait l’intelligent, je lui montre tout de suite que je le suis et le comprends. Car je ne peux pas le décevoir en tant que son Koro et qu'il se confie très souvent à moi, comme lorsqu’il m’avouait que toutes les dix minutes, il faut qu’il vide sa vessie.
- «Tu ne sais pas c’est du à quoi ?» m’interroge-t-il.
Je le rassure:
- «Mais, mon ami, c'est parce que tu as de la santé et tu dois en être heureux. C’est quand on commence à vieillir que les médecins cherchent des défauts au niveau des reins, de la vessie, de la rate. A moins de quarante ans comme toi qui n'en a que 37, c’est le robinet qui est propre et qui libère vite l’eau.»

Le jeune Dou qui est au courant pour les va-et-vient de Ben aux toilettes, trouvera de quoi se venger et quand on devait sortir en reportage, il disait que Ben est dans son bureau pour faire allusion à son passage dans une toilette ou une vespasienne qu'il n'a pas manqué de tester.
(A suivre ...)

mardi 9 août 2011

MA CHRONIQUE PARISIENNE (15ème Partie)

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
15ème partie
Ce jeudi 28 juillet est notre dernier jour au CFPJ. Nous faisons un peu de montage sur Audacity. Notre formateur, Abdelali Ragad nous fait savoir que la radio n’est plus comme avant et qu’avec les effets sonores, le mixage des gens qui parlent le son des ambiances, le journaliste parle peu, juste pour annoncer le sujet et laisser le reportage faire le reste.

Puis il nous fera un récapitulatif des cours qu’il nous a dispensé en insistant sur les mouvements de la caméra qui commencent d’un point fixe et s’arrêtent dans un point fixe avec la netteté de l’image. Il nous demandera de toujours préparer les plans et les mots de notre reportage, de bien chercher les ambiances…

Abdelali n’en finira pas de prodiguer des conseils pour nous dire que ce qui est important dans le journalisme web c’est le partage (Tweeter, facebook…), d’avoir beaucoup de profils, de définir ce qu’on veut, de ne pas mélanger le professionnel avec le personnel et de faire très attention aux réseaux sociaux.

Le cours de ce jeudi était très affectif, comme si le rideau tombait tristement. L’arrivée de Dominique Dislaire, la responsable pédagogique qui nous ramenait des fiches d’évaluation de la formation, ne facilitera pas les choses, elle-même avouant que c’était pour la première fois pour Abdelali de travailler avec eux, mais certainement pas la dernière.

Personnellement, je n’avais pas envie de rigoler dans cette ambiance d’enterrement même si je savais que Ben m’avait à l’œil depuis l’entrée de Dominique, car j’avais réservé quelques jetons de café pour elle. Je le priverai alors de m’en vouloir pour Dominique aux côtés de laquelle il exigera d’être pris en photo après que je me sois, par deux fois, photographié avec elle avant le retrait de Abdelali.

Entre nous, j’oublierai dans ma poche ces quatre fausses pièces de monnaie jusqu’à Nouakchott où, à chaque fois que mon enfant de deux ans et demi me réclame quelque chose, je lui en donne une et le renvoie chez sa mère ou sa nurse pour l’amener à la boutique du coin.

Lorsque nous terminâmes de remplir les fiches d’évaluation, nous donnâmes tour à tour à Dominique notre avis sur la formation. Incontestablement, nous aurons avoué avoir été enrichis de connaissances, que nous ne maîtrisions pas, que nous ne connaissions pas auparavant, mais que nous avons ressenti une surcharge du programme nos premières semaines avec un emploi du temps que nous ignorons jusqu’à la dernière minute et une inadéquation de certains équipements mis à notre disposition (caméras, trépieds).

La maîtrise des modules à enseigner, la compétence, la méthodologie pédagogique, l’accompagnement individuel et le sérieux de nos différents formateurs ainsi que le climat bon enfant qui régnait dans notre groupe, nous auront permis de nous surpasser pour acquérir autant de connaissances sur les outils multimédias en un temps record. Dominique prenait notes, acquiesçait par moments et avouait que le CFPJ avait prévu d’aller de l’avant dans l’acquisition d’équipements plus appropriés.

La remise des attestations de formation suivra alors et comme on commencera par les femmes, j’attendrai que Ben et Dou reçoivent les leurs pour m’avancer vers Dominique en disant : «En plus de mon attestation, je réclame une bise.» Ben qui ne s’y attendait pas sursaute en criant : «Ah, non, jamais ça !»
Tout le monde éclate de rire et je me suffirai alors de serrer la main à Dominique dans une ultime séance de photo de remise d’attestation filmée par Nabila puisque Ben avait refusé que ma photo avec Dominique soit prise avec son appareil.
(A suivre …)

MA CHRONIQUE PARISIENNE (14ème Partie)

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
14ème partie
A la résidence Egide du boulevard Montparnasse, c’est pratiquement le départ des groupes de stagiaires du CFPJ qui est dans tous les esprits. Même l’ascenseur en a pris un coup avec des affiches qui somment les résidents de tout laisser bien propre dans leur studio avant leur départ.

Benoit, notre sympathique premier accueillant se préparait lui aussi à partir en vacances, deux à trois jours avant nous. Il aura la gentillesse de monter dans mon studio m’en prévenir. Et comme je ne pus m’empêcher de descendre avec lui à la réception tout en le remerciant pour tout ce qu’il avait fait pour nous, je tomberai comme par hasard, sur une femme élancée et bien servie dans ses formes par la nature.

Elle riait à gorge déployée de mon compatriote Dou sans doute parce qu’il assurait l’intérim de Benoit pendant qu’il était chez moi. En vérité Dou avait pris l’habitude de venir «facebooker» (il faut créer ce verbe, ne serait-ce que pour Dou, tellement il y est accolé) sur l’ordi de Benoit, le sien étant tombé en panne depuis notre première semaine à Paris.

Benoit nous la présente: elle se prénomme Laurence et c’est elle qui le remplacera dès samedi prochain. Une femme qui déborde de vie comme je les aime et que je découvre sur le tard. Pas question de laisser passer l’occasion de la charmer. J’arme et tire: «Bien venue chez les «Ch’tis» ! De toutes les façons, une «Ch’ti» de plus qui s’amène alors qu’on met dehors samedi, manquait plus que cela !». Elle éclate de rire et frappe des deux mains en se recroquevillant sur elle-même. Alors j’en rajoute: «La Résidence nous réserve le meilleur pour après notre départ, qu’est-ce qu’on est bienveillant ici. Benoit, c’est décidé, moi, je reste, comme à Question pour un champion !»

Nous passerons un agréable moment à nous marrer, la belle Laurence se laissant aller à un fou-rire tel que je dus abandonner la partie pour que Benoit puisse s’entretenir avec elle avant son départ. Nous échangeons les coordonnées et elle promet de rester sur mon blog pour savoir ce que j’écrirai sur elle.
Kissima auquel je ferai un compte rendu fidèle de ma découverte s’en mordra le doigt d’avoir manqué au spectacle.

Je descends sur le boulevard Montparnasse pour acheter une carte de recharge SRF chez un tabac. Je tombe sur une caissière quinquagénaire qui veut coûte que coûte garder un brin d’une jeunesse qui reviendra plus. Elle semble avoir été belle fille en son temps et comme mes cheveux poivre et sel affichent une plus nette blancheur côté tempes, la mamie me lance joviale lorsque nos regards se croisent: «par ici monsieur, à votre service monsieur». Je tends un billet de 10 euros et je dis:
- «SFR».
- «10 euros ?» m’interroge-t-elle.
- «Je peux avoir moins ?», ajoutai-je
- «c’est comme voulez-vous, monsieur»
- «5 euros, alors», affirmai-je en souriant de toutes mes dents.
- «Ce sera fait, monsieur, c’est vous qui décidez. Je suis là pour vous servir», poursuit-elle, comme si la discussion ne devait pas s’arrêter.
- «Voilà, monsieur, bonne journée … à bientôt», se résigna-t-elle à conclure.

Je sortis de la boutique en glissant ma monnaie et la facture contenant le code secret du crédit à recharger dans ma poche pour en sortir un paquet de cigarette. Dans ma tête je songeais à faire un peu de linge une fois de retour en me demandant où peut bien être le fer à repasser. Car à la résidence, certaines de nos collègues négligent de le remettre à la réception et vont en ville. J’arrive enfin à me convaincre qu’avec ou sans le fer à repasser, je dois laver mes habits et je m’empresse de le faire.

Une fois la machine à laver déclenchée, je me donne le temps de recharger mon téléphone mobile pour appeler ma famille. Dès que je déroule la facture pour composer le code secret, je tombe des nus : la vieillotte m’a vendu du crédit «Orange» au lieu de «SFR» !
Fou de rage, j’avale le boulevard du Montparnasse et entre dans le tabac. Elle n’est plus et c’est une asiatique aux yeux à peine ouverts qui me demande ce que je veux.
- «Où la caissière âgée qui était là», demandai-je
- «Elle est partie, caisse fermée», m’assure-t-elle
- «Elle m’a vendu Orange au lieu de SFR», dis-je
- «Elle revient demain mais on ne rembourse pas. Vous pouvez laisser si quelqu’un vient acheter, nous vendons pour vous. Demain soir 17h vous repasser voir si c’est OK ?»

Je bats les pattes. Un dialogue de sourd que je ne pouvais supporter, la machine à laver me revenant à l’esprit. Il est des jours où tout vous sourit et des jours où c’est vraiment gris. Je venais d’en vivre deux en un avec Laurence et la vieillotte.
(A suivre …)

lundi 8 août 2011

MA CHRONIQUE PARISIENNE (13ème Partie)

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
13ème partie
Au «nouvelobs.com», 10-12, place de la Bourse, nous sommes accueillis par le rédacteur en chef, qui nous fait un rapide tour d’horizon du journal en ligne. Il nous informera que le site a été lancé en 1999 avec la particularité d’être le site d’un hebdo mais n’en reproduit pas forcément les articles. Que la base du travail reste, outre le scoop et les infos exclusives, les fils des agences AFP et Reuters et qu’ils bossent 7j/7 de 05H du matin à 23H avec un système d’alerte.

Depuis un an, les journalistes du site et ceux du journal (130 au total) sont mélangés, dira-t-il, dont 30 sont dédiés au web avec leur spécialisation qui pour le Live (4 ou 5), qui pour les papiers d’éclairage, les scoops, qui pour la vidéo (2), etc. Enfin, il nous indiquera que le nouvelobs.com est quand même dans le carré des sites d’info français les plus en vue avec ses 5 millions de visiteurs uniques (soit 400.000 visiteurs par jour, environ 3 pages par lecteur).

Le hic est que le site perd de l’argent. Après cet entretien, nous passons dire bonjour aux collègues et voir comment cela marche. Mais très vite, je pose pied chez Céline Lussato et Sarah Diffalah, les journalistes qui s’occupent de l’International pour savoir si elles en savent quelque chose sur mon agence(ani.mr) qui diffuse «sans jamais avoir été démentie» les communiqués Aqmi repris par AFP et le reste du monde. Je ne serai pas surpris de savoir qu’on ne connaît pas ani.mr(le contraire m’aurait étonné), mais toutes deux s’activent pour prendre mes coordonnées et me demander si je pourrais leur accorder des entretiens sur Aqmi, ses chefs, ses fonctionnements, …

Des voix m’appellent. Je demande un peu de patience, puis Abdelali vient me chercher en personne. J’apprendrai une fois dehors qu’on m’appelait pour une photo avec le rédacteur en chef du nouvelobs. com et que deux mots avaient été dits sur moi par les filles de mon groupe et Dominique selon lesquels je faisais de la drague et que si on ne me tire pas de là, je risque d’y rester pour plus longtemps que prévu.

Il n’en était rien, mais il est vrai que depuis que nous avons quitté le CFPJ pour le nouvelobs.com, les filles ne cessaient de me la coller en route et elles en riaient. Elles donnaient l’impression de tout avoir combiné car dès que j’ouvrais la bouche pour parler, il y en avait une qui avait le mot juste pour tourner en moquerie ce que je voulais dire avec intelligence et les autres la suivaient en riant. Une manière si gentille à elles de s’intéresser à moi que je les provoquais à chaque vue d’œil, n’en demandant pas mieux.

Ainsi lorsque je proposais à Dominique une page de pub dans mon journal contre un prolongement de ma formation au CFPJ, elle me dit que le Centre n’en avait pas besoin et surtout pas dans mon journal ! Je l’invite à venir passer ses vacances en Mauritanie, ce beau pays plein de contrastes où on ne cesse de faire des élections présidentielles et des coups d’Etat le lendemain. Elle me dit qu’elle les a programmées en Russie ! Et quand je me rabats sur la petite Kingué en essayant de lui verser de l’eau à boire, elle me demande si elle ne pouvait pas le faire elle-même ?

Quant à Nabila, c’est la pire des réponses sèches qu’elle va chercher, surtout dans notre différence d’âge. Quand je dis : «On a fait Audacity avec Eric, Marianne et maintenant vous Abdelali», elle s’invite: «On n’a pas appris ça. Pauvre Khattatt, tu as du confondre...» Ou : «Est-ce que ce n’est pas la mémoire qui commence à …»
Elle sait que j’ai raison, qu’elle a tort mais qu’à cela ne tienne, elle va marquer son point.

Ben, qui m’a inventé, entretemps un autre pseudo pour m’appeler «Attack» au lieu de Khattatt vient à ma rescousse comme par pitié. «Eric, Marianne, puis Eric. Attack a raison». Pourtant Nabila et Ben s’entendaient très bien de puis deux semaines déjà. Ils avaient en effet, décrété tous seuls la gestion des jetons qui nous servaient à prendre café, thé, lait. A la fin de la journée, Ben emportait les pièces restantes dans son sac pour les ramener le lendemain.

Quand j’en demandais un ou deux jetons de plus parce que j’en filais à Dominique de passage dans notre classe, mes deux compères m’en faisaient voir de toutes les couleurs, me tiraient dessus à boulets rouges avant que Ben ne se décide à me dire: «Tu passes par Nabila». Laquelle rétorque : «D’abord un jeton pour moi» et après un moment: «on te fait une avance sur tes deux jetons de demain».

Comme quoi, le «Koro», respectable et bien estimé que j’étais au début de la formation était devenu, du jour au lendemain et sans savoir pourquoi, «Attack», ce je ne sais quoi dont le géniteur Ben est le seul à en avoir le secret. Je laissais faire en répondant à chaque fois, convaincu qu’il fallait un Ben pour qu’existe un Attack, mais je les prévenais tous: «Lisez-moi sur mon blog!»
(A suivre …)

jeudi 4 août 2011

MA CHRONIQUE PARISIENNE (12ème Partie)

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
12ème partie
Plus que deux jours et c’en est fini avec la formation, le groupe, les croissants et les pièces de café gratuit du CFPJ, et même le passe navigo dont la validité expire au 31 juillet.

Depuis quelques jours déjà, j’avais entamé mon shopping entre Barbès, Les Halles et Montparnasse. Un peu comme je le pouvais entre la fin des cours (17H) et les repos hebdomadaires de samedi-dimanche. Surtout que pour quelqu’un comme moi qui habite au 6ème arrondissement, suit sa formation au 2ème et déjeune au 18ème arrondissement, il vaut mieux de s’y faire par petits achats ici ou là, suivant les sous disponibles après la bouffe.

Il ne s’agit pas d’avoir la grosse tête, mais un cadeau à 5, 10 ou 29 euros, ça peut faire plaisir. Déjà que mon ami et collègue Ben Youssouf, alias Ben, achète son parfum à 2 euros à la gare de Lyon, j’ose bien me payer celui de Madame à 12 euros à Barbès ! Sans compter tout le bazar du marché aux puces où tout se brade pour deux fois rien ! Et puis, nous en parlons de plus en plus dans notre groupe puisque Ben, le burkinabé, doit rentrer au pays des hommes intègres vendredi, alors que nous rentrons au bercail un jour après.

Incorrigible Ben qui n’a pas manqué de faire un tour à Pigalle ! Cherchait-il vraiment à faire des achats bon marché ? Sérieusement, j’en doute. Il m’avouera d’ailleurs qu’il n’a pas trouvé ce qu’il cherchait. Du moins au prix qu’il voulait. Mais tout cela est difficile à décrypter. Surtout venant de la bouche de Ben qui me rappelle Béru, le fameux pote de San-Antonio, en ce sens qu’il est porté sur les plaisirs de table et les plaisirs charnels.

Depuis que je lui ai lu le poème de l’abbé de Lattaignant, Ben ne sait plus dire une phrase sans la conclure par: «Je vous passe le mot et passez-moi la chose». Ce qui veut dire autre chose.

Je dirai pour exciter mon ami Ben (et l'histoire est vrai, soit dit en passant) que ma voisine de chambre (une ressortissante d’Europe de l’Est pour ne pas dire plus) a frappé, un soir, à ma porte avec une bouteille de vin qu’elle n’arrivait pas ouvrir alors que le tire-bouchon avait pourtant pris dans le bouchon en liège naturel.

Non seulement elle voulait que je l’aide à l’ouvrir mais elle insistera pour que je prenne un verre avec elle. Je lui dis que, jamais je n’avais bu auparavant et que ce ne sera pas ce soir. Elle insiste en s'exclamant: «Mais c’est l’occasion, nous allons boire ensemble, c’est une belle occasion pour toi !». «Niet», dis-je sur un ton ferme et elle laisse tomber en marmottant: «Je vais aller boire avec Emuline !». Inutile de vous dire que Ben avait une autre interprétation de cette anecdote. C'est plus fort que lui. Bien sûr, je ne la partage pas, mais je ne le contrarie pas non plus puisque je le comprends. «Heureusement que nous rentrons chez nous», lui dis-je.

En vérité, dans nos têtes, c’est un sujet de débat. Et comme, jeudi était notre dernier jour à tous au CFPJ, la responsable pédagogique nous ayant indiqué qu’il a été décidé de nous laisser quartier libre vendredi 29 juillet, nous avons poussé un «ouf» de soulagement bien profond.

Pour en revenir à la formation, Abdelali Ragad qui nous a fait découvrir une autre manière de créer des blogs avec Wordpress en y développant une page pour chacun d’entre nous sur son compte à lui et sur laquelle nous ferons nos exercices pour placer vidéo, son, etc.), sera amené à accéléré ses cours pour combler la journée de vendredi. Reportage sur le terrain (encore et toujours sous la pluie) avec choix d’éléments sonores pour enrichir le papier (témoignage, interview, micro-trottoir), le formateur mettra le paquet.

D’une grande simplicité, Abdelali nous accompagne et nous fait un dernier briefing une fois sur le terrain. Ce sera notre dernier reportage qui sur les vacances, qui sur les restaurants, qui sur les soldes.
(A suivre …)

mercredi 3 août 2011

MA CHRONIQUE PARISIENNE (11ème Partie)

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
11ème partie
Un geste inattentif de ma part, alors que je voulais essuyer les verres de mes lunettes, en fait sauter un bras. Et crac ! C’est parti, irrécupérable. A deux jours de la fin de ma formation, je me retrouve à chercher un opticien pour réparer mes lunettes de vue. Ce sera un calvaire le lendemain, car, après avoir passé une première demi-journée à les chausser en y appliquant un morceau de scotch gentiment donné par la secrétaire de l’accueil du CFPJ, je devais passer les deux heures de ma pause-déjeuner à chercher un opticien dans le 2ème arrondissement.

Pourtant Véronique Garé, la directrice du service International du CFPJ m’avait conseillé dans les couloirs d’aller aux Halles où les centres commerciaux pullulent.

En quittant le métro «Sentier» de retour d’un RV à l’ambassade de Mauritanie, nous perdurerons à chercher un opticien. Et sans nous en rendre compte, nous atterrissons sur le boulevard Réaumur Sébastopol où, après une longue marche, nous trouvons un comptoir opticien. L’homme au teint foncé que nous trouvons hésite à défaire le morceau de scotch qui tient droit le bras cassé gauche de mes lunettes.

Je demande à Dou de m’aider ne voyant pas très bien par où commencer pour défaire le scotch avant de laisser entre les mains du Sieur la branche cassée et les lunettes. Il regarde et me dit qui c’est irréparable. Je demande à savoir combien coûte un cadre bon marché pour remplacer le mien. Il se lève, en cherche un et me dit qu’il coûte 59 Euros. Une fortune. Je demande s’il n’y a pas moins cher. Il dit non. Je dis merci et quitte les lieux.

Mon objectif à présent sera de retrouver le chemin pour rentrer au CFPJ. Nous demandons à quelques passants qui nous disent de continuer à avancer dans la même direction. Je demande alors à une énième personne comment rejoindre la rue Montmartre ou la rue du Louvre. Toujours rien et tout d’un coup, j’aperçois des grues et me rappelle que Les Halles (1er arrondissement de Paris) sont en chantier de rénovation jusqu’en 2016. Virage à droite, à gauche, tout droit et voilà que nous pénétrons dans un sous-sol, celui du Forum des Halles. Un centre commercial souterrain qui fait partie de la gare RER Châtelet-Les Halles, située juste en dessous du complexe et qui est la plus grande gare souterraine du monde et permet un accès depuis toute la région parisienne.

Les Halles de Paris occupent une zone de 10 hectares, à cheval sur les Ier, IIe, IIIe et IVe arrondissements de la ville de Paris. Ici, c’est un vaste marché, avec un espace vert (le Jardin des Halles), un centre commercial (le Forum des Halles), et de nombreux endroits consacrés aux loisirs (piscine, cinéma). Les tapis roulants me renvoient par-ci, par-là sans que je sache vers quelle sortie me retrouverai-je.

Je cherche des yeux. Tout d’un coup j’aperçois «Grand Optical». Je me dirige vers l’accueil. Un homme est là et m’offre son service. «Je voudrai réparer mes lunettes», avançais-je. Il les prend, regarde et dit: «Le technicien est absent, mais il revient dans une heure. Si vous voulez, je prends vos coordonnées et vous reviendrez vers 17H les récupérer. C’est un service gratuit.» «OK !», dis-je aux anges. Comme ce sera dit, ce sera fait. La parole est tenue des deux côtés et je récupère mes lunettes à 17H.

Le soir je place la chronique qui parle de mon flop et de Dominique. Lorsque je serai au CFPJ, cette dernière viendra m’informer qu’elle l’a lue et me fait une remarque sympathique. J’avouerai que je vois bien les choses comme elles sont et que mes jugements sont subjectifs, très subjectifs. Elle consent, les yeux brillant de joie. C’est, du moins, comme cela que je les voie. Illusion, me dira-t-elle si elle était à côté de moi, mais voilà, je suis parti.

Le même jour, 28 juillet, soit 24H avant la fin de notre formation et deux jours avant mon départ retour pour Nouakchott, je reçois un mail de Mila Rivault, ma prof de blog qui m’écrit ceci:
«Bonjour Monsieur Khattatt,
J'ai regardé votre blog aujourd'hui, super !!! Je suis ravie de voir que vous prenez du plaisir à utiliser l'outil. Le ton est très vivant. Si vous avez besoin de conseils pour l'améliorer n'hésitez pas à m'envoyer par mail vos questions !
Beau travail de référencement ! Bravo.
Chaleureusement, Mila».


Je signale l’info à mes collègues en y rajoutant un peu, genre que Mila les salue. Ce qui ne sera pas faux puisque Mila m’enverra un autre mail dans lequel elle souligne ses «chaleureuses salutations aux autres membres du groupe !».

Quelqu’un frappe à la porte 203, où nous avons cours avec le formidable Abdelali Ragad qui nous apprend à monter nos vidéos sur Youtube. C’est encore Dominique. Elle s’excuse de nous déranger et dit: «Je viens féliciter Monsieur Khattatt de la part de Mila Rivault qui m’a envoyé un mail. Elle est très satisfaite de son blog. Nous aussi d’ailleurs. Si vous pouvez nous donner vos travaux réalisés depuis que vous êtes là, ce serait gentil à vous, nous pourrions les exploiter».

Mes collègues affirment qu’ils n’avaient pas gardé la main sur leur blog. Dominique nous rappelle que nous devons visiter le site du «Nouvel Obs», cet après-midi à partir de 15H45.
(A suivre …)

mardi 2 août 2011

MA CHRONIQUE PARISIENNE (10ème Partie)

Par Mohamed Ould Khattatt
10ème partie

Dans cette quatrième semaine de ce séjour parisien, j’irai découvrir un peu plus la diaspora mauritanienne dont une frange avait prévu d’organiser, dimanche 24 juillet, à l’initiative de quelques organisations non gouvernementales mauritanienne actives en France, une marche de protestation contre l’opération, en cours en Mauritanie, de recensement des populations dans laquelle elle voyait une discrimination raciale et partant elle demandait l’arrêt immédiat de ce processus de recensement qui, pour elle, risque de perturber la paix sociale.

J’assisterai alors à cette marche qui s’était ébranlée du Trocadéro aux alentours de 15H locales, en allant la rencontrer, rue Longchamp, un peu avant son arrivée devant l’ambassade de Mauritanie en France, sise, 5 rue Montevideo, à la Porte Dauphine, au 16ème arrondissement de Paris.

Une centaine de personnes, toutes de couleurs marchaient en criant «je veux ma liberté» et en brandissant une banderole sur laquelle on pouvait lire, «touche pas à ma Mauritanité», «touche pas à ma nationalité». Je discuterai avec nombre d’entre en eux, mécontents qu’ils étaient de la tournure des évènements lorsque, autorisés pour la première fois à faire progresser leur marche jusque devant la porte de l’ambassade des zélés se mettent à frapper de toutes leurs forces le portail et arracher l’enseigne identifiant l’immeuble officiel.

L’ordre sera rétabli avec l’arrivée d’une vingtaine de CRS armés jusqu’aux dents à bord de pas moins de cinq minibus. Les manifestants mauritaniens s’empressent de lire un communiqué, en transmettent une copie à l’ambassade et se dispersent, sous l’œil vigilant de police antiémeute française. J’apprendrai plus tard que la justice française avait été saisie par l’ambassade mauritanienne pour ce trouble et qu’une comparution d’au moins une personne est prévue en milieu du mois d’août courant.

Parallèlement à cette marche, je rencontre trois dames mauritaniennes dont une me reconnaît en criant mon nom et me dit qu’elle adore la chronique parisienne, une autre qui me dit que noirs et maures mauritaniens ne peuvent cohabiter et finit par me donner un rendez-vous pour discuter qu’elle ne respectera pas et une troisième femme, Marième Kane avec laquelle je ferai amitié et qui acceptera de s’exprimer pour mon journal sur cette marche.

L’évènement de la diaspora mauritanienne sera vite balayé par le coup médiatique de la défense de Nafissatou Diallo, l’accusatrice de Dominique Strauss-Kahn témoignant, à visage découvert, le lundi 25 juillet sur la chaine de télévision ABC et dans l’hebdomadaire Newsweek, avant de passer huit heures, mercredi, dans les locaux du bureau du procureur et donner une conférence de presse jeudi à Brooklyn. L’audience de DSK était programmée pour le 1er août, elle sera renvoyée au 23.

Dans les télés françaises on ne cesse de revenir sur cette affaire pour se demander si «les conseils de la jeune guinéenne brûlent-ils leurs dernières cartouches avant d’engager une action au civil, ou ont-ils de quoi imposer un procès pénal ?»
J’apprendrais entretemps que les prisons en France sont parfois surpeuplées avec un taux atteignant au 1er juillet, 115,4% avec 64.726 personnes détenues pour 56.081 places réparties dans les 191 établissements composant le parc pénitentiaire français (dixit le journal Libération).
(A suivre …)

lundi 1 août 2011

MA CHRONIQUE PARISIENNE (9ème Partie)

Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
9ème partie

Notre troisième semaine sera consacrée à l’audiovisuel, plus précisément au journalisme de télévision dans sa théorie et sa pratique. Nous aurons alors comme formateur principal Philippe Queyroux qui sera assisté de Mathieu Wibault, d’excellents journalistes expérimentés, affables et ouverts, pour ne pas dire posés et circonspects.

Surtout Philippe dont le calme et la patience m’ont plus d’une fois, laissés coi. On dirait un terrouzi nourri au «aich» et au «bellakh zein» des tribus du Trarza (Sud de la Mauritanie). Non pas qu’il soit froid, non loin de là, mais plutôt qu’il soit réfléchi, d’un esprit stable que rien n’irrite. J’en voudrai pour preuve les milles et une fois où, l’un restait tous les doigts collés au clavier pour chater sur Facebook à longueur de journée alors que Philippe s’efforçait de nous transmettre son savoir et la technique qui va avec.

L’attention des autres ayant attiré sur cette lourde absence du restant, Philippe lui sortait, avec sourire et dans cet humour discret dont il avait le secret: «Il nous en dira un peu plus grâce à Facebook». Troublés, nous montrons nos dents plus par admiration de l’art et de la manière que des mots pour le dire, mais nous ne rirons pas à gorge déployée.

Le cours magistral sur la télévision que nous apprendrons que ce que l’on voit dans la caméra n’est pas ce que l’on voit dans la réalité. On fera alors les écarts de diaphragme (qualité de la lumière qui vient à notre œil), les valeurs des plans on ne coupe pas une personne à la hauteur des articulations mais au milieux des membres), la règle des tiers (16/9, 4/3, la caméra avec ses focales (courte et longue) et ses quatre mouvements (travelling, panoramique, zoom et transtrav), la profondeur de champ, la loi des 30° et des 180°, les températures des couleurs, le reportage et ses illustration-interview-ambiance, etc.

On nous conseillera de faire pour chaque action, trois plans, 3 valeurs et 3 axes, sans oublier de faire la mise au point lumière, fixer la caméra et un plan fixe d’au moins 10 secondes. Passée la théorie, nous passons à l’action en allant faire notre reportage, caméras individuelles en main, sur le pont des arts, qui par rapport au tourisme, qui à son architecture.

Bien que la pluie s’invite à notre arrivée sur cette passerelle des Arts, alors que nous n’avons pas prévu de parapluie ni pour nous protéger, ni pour couvrir nos caméras, ne céderons de notre volonté de faire coûte que coûte, cet exercice pratique qui est le premier pour nombre d’entre nous, moi en tête.

Il est vrai que nos deux formateurs nous rejoindrons trépied sous les bras. Prises de plans, d’ambiance sur et sous le pont, interview avec des touristes, nous mitraillons tout avec nos caméras, y compris les cadenas d’amours qui peuplent les rambardes du pont. Des cadenas d’amours sur lesquels des amoureux, venus des quatre coins du monde, ont gravé leurs noms avant d’en jeter les clés dans les eaux de la Seine, non sans oublier de déclarer, chacun, sa flamme à l’élue de son cœur, lui prêter des serments éternels, l’étreindre et l’embrasser avant de partir.

Certes, nombreux sont les ponts en France. Mais le plus célèbre d’entre eux, reste sans doute ce pont des Arts ou «pont des amoureux» qui traverse la Seine et relie le Louvre à l’Institut de France. Ici, touristes, autochtones, peintres, photographes et artistes se confondent et se fondent dans la masse. Un véritable boat people ou un melting-pot où les uns et les autres viennent, qui pour admirer l’architecture du pont. Qui pour flâner, lire un livre, profiter de son temps de loisir, jouer un air de musique ou invoquer les Muses.

Nous reviendrons au CFP vers 18H et quelques poussières. Ce n’est que le lendemain que nous les visionnerons avec nos formateurs lesquels s’en donneront à cœur joie au décorticage de ce travail sur le terrain. Un carnage pour moi.

Les rushes (les films bruts) seront conservés pour le formateur suivant, en charge du montage vidéo (Abdelali Ragad, un algérien, journaliste à France 24), que nous découvrirons dans l’après-midi et avec lequel nous auront à poursuivre la dernière semaine de notre formation multimédia au CFPJ.
(A suivre ...)