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mercredi 14 septembre 2011

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt
Nos hommes politiques et la politique du ventre

Le lancement du dialogue politique national inclusif est, semble-t-il, bien parti pour le 17 septembre courant avec une ouverture solennelle du président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz, alors que c’était jusque là le Premier ministre qui négociait directement avec l’Opposition.

En Mauritanie, plus qu’ailleurs en Afrique, tout le monde vit de la politique, fait de la politique, se passionne pour la politique, car c’est l’art de manger, avec trop de bouches autour de la tétine mais ce sont quelques uns seulement qui tètent effectivement et çà les leaders de l’opposition le savent pertinemment. Si bien qu’ils se radicalisent contre le pouvoir parce qu’ils veulent manger à sa place.

L’on comprend mieux ainsi pourquoi, certaines figures emblématiques de l’opposition mauritanienne retournent aisément leur veste (Messaoud Ould Boulkheir qui se soumet aux opportunités pour survivre comme lors du deuxième tour de la présidentielle de mars 2007 et aujourd’hui en quittant la COD pour prôner le dialogue avec le Pouvoir en prévision des prochaines élections législatives en vue de conserver son fauteuil de président de l’assemblée nationale).

Ou mettent la barre très haute pour avoir plus (Ahmed Ould Daddah, Mohamed Ould Maouloud qui sont plus intelligents et plus habiles parce qu’ils veulent participer par procuration en permettant à d’autres d’entrer dans le circuit en les nommant et faire profiter un plus grand nombre de leurs entourages politiques, ethniques, etc.).

Ainsi, les opposants qui donnent l’impression d’être plus durs, plus radicaux, ne veulent pas forcément «le tout ou rien», mais ils montrent qu’ils ne veulent pas rester affamés et qu’ils sont simplement pressés de manger.

Il faut espérer que ce dialogue politique national inclusif qui a tardé à venir soit une occasion pour échapper à cette donne malheureusement répandue chez nous et en Afrique. Amen.
Mohamed Ould Khattatt

vendredi 2 septembre 2011

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt
Le “réseau” finira bien par s’établir


Un Messaoud Ould Boulkheir qui se dit «hors de la COD» et qui joint le geste à la parole dès la première réunion de la Coordination de l’Opposition Démocratique ne daignant même pas que l’APP y soit représentée.

Un Ahmed Ould Daddah qui affirme qu’aucune «lueur d’espoir n’est visible au bout du tunnel avec la gestion unilatérale de Ould Abdel Aziz, sans concertation aucune avec personne, ni de la majorité, ni du gouvernement», qu’il n’existe pas de conditions favorables au dialogue entre l’opposition et le régime permettant de sortir le pays de la situation de crise dans laquelle il est plongé.
Mais un Ahmed Ould Daddah qui finit par ne pas exclure la possibilité de participation du RFD au dialogue, dans le cas où le gouvernement accède à ses conditions. Contradiction? Réalisme politique? Une chose est sûre: le Chef de file de l’opposition n’est, visiblement, pas content et le dit.

Un Mahfoudh Ould Bettah qui aura, malgré lui, désuni la COD dont il assure la présidence en exercice et au nom de laquelle il était convoqué, jeudi après midi, par le Premier Ministre dans le but de le tenir informé au sujet du dialogue national qui doit être organisé les tous prochains jours mais et surtout du report des élections municipales et législatives d’octobre prochain.
Le hic est que Me Bettah s’est refusé à être filmé avec le Premier Ministre et qu’une telle initiative n’a pas plu à nombre de leaders de la COD, favorables au dialogue avec le Pouvoir. Mais elle a été appréciée voire saluée et Me Bettah aurait justifié son geste par le fait qu’il craignait que les médias officiels ne fassent de ce film de l’audience un «usage tendancieux», la TVM ne se privant pas de se faire l’écho des réunions du Premier Ministre avec la classe politique.

Triste jeu de dupes et la réunion de la COD, tenue vendredi dernier après-midi pour élaborer une position commune par rapport au report des élections annoncé par les autorités, n’aura servi qu’à creuser davantage le fossé entre les uns et les autres en son sein.

Au fait, comme l'opposition qu'ils incarnent, les leaders de la COD ont du mal à marquer des points avec ce Pouvoir qui ne cesse de leur en faire voir de toutes les couleurs. L'opposition finira, chacun le sait bien, par aller au dialogue, puisque le Pouvoir a su trouver des figures emblématiques qui le contestaient, notamment Boidiel et Messaoud dont la participation à elle seule suffit à crédibiliser ce dialogue.

Sans oublier les autres formations politiques à coloration tels les Islamistes de Tewassoul, les AJD/MR et MRP, etc.

«Je pense que dans ce domaine, toutes les réserves que nourrissaient certains ont été balayées, notamment chez ceux qui cherchent et travaillent pour le dialogue», avait déclaré Boidiel Ould Houmeid au sortir de l'audience avec le Premier Ministre.

Une phrase qui résume bien une réalité: c'est à la classe politique de savoir ce qu'elle veut, de l'exprimer clairement et de chercher avec le Pouvoir, à trouver les voies et moyens d'y parvenir.
MOK