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dimanche 1 janvier 2012

POTINS POLITIQUES

Par Mohamed Ould Khattatt

Mettre en avant les valeurs démocratiques qui sont la liberté de pensée, de conscience et de religion

Le 23 octobre 2011, le peuple tunisien organisait et réussissait, pour la première fois de son histoire des élections libres, transparentes et démocratiques où le verdict des urnes donnait vainqueurs les islamistes, comme ce fut le cas au Maroc voisin et un accord de répartition des principaux postes à la tête de l’Etat fut signé entre partis laïcs associés et islamistes.

Non sans un bras de fer à distance opposant, devant le siège de l’Assemblée constituante, des milliers de manifestants islamistes à des modernistes-laïcs.

Un bras de fer qui faisait ressortir à la glauque lumière du jour, deux visions sociétales diamétralement opposées: celle des islamistes criant «Le peuple a fait son choix, laïcité dégage !» et celle des laïcs clamant «Non au salafisme synonyme de régression !»

Certes, il y eut plus de peur que de mal parce que l’on s’est vite rendu compte que cette polarisation est dangereuse pour un pays qui avait plus urgent et plus important à faire: former un gouvernement consensuel qui symboliserait cette maturité tunisienne qui a donné naissance au «Printemps arabe» en réussissant sa révolution. Un gouvernement qui prendrait à bras le corps les questions pressantes de l’emploi, de la pauvreté, de la paix, de la sécurité, bref les questions de développement économique, social et culturel d’une Tunisie qui sort d’une dictature qui n’avait que trop duré.

Et comme la démocratie est à la fois un idéal à poursuivre (visant essentiellement à préserver et promouvoir la dignité et les droits fondamentaux de l’individu) et un mode de gouvernement sans cesse perfectionné et toujours perfectible où est garantie la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction, il s’agit d’abord de protéger l’identité ethnique, culturelle, linguistique et religieuse des minorités nationales de sorte à ce que les personnes appartenant à ces minorités aient le droit de s’exprimer, de préserver et de développer cette identité sans aucune discrimination. Voilà qui convainc sans doute les uns et les autres de surmonter l’épreuve.

Mais les événements graves par lesquels est passée la Tunisie nous interpellent à plus d’un titre, au Maghreb et au Machrek, pour ouvrir les yeux sur la multiplicité de l’islamisme politique, ce grand bénéficiaire des «printemps arabes», afin d’éviter que ses groupes réactionnaires et fondamentalistes, dans nos pays respectifs du Maghreb arabe -et Dieu sait qu’il y en a !- ne s’emparent de la scène politique pour instaurer un régime attentatoire aux libertés individuelles et/ou imposer leurs visées obscurantistes.

Ce qui est tout le contraire d’un Etat démocratique où il y a un véritable partenariat entre hommes et femmes dans la conduite des affaires publiques, où hommes et femmes agissent dans l’égalité et la complémentarité, s’enrichissant mutuellement de leurs différences.

Reste à espérer que dans ces démocraties en construction en Tunisie, en Libye, en Egypte (le Maroc a une plus longue tradition dans la démocratie et s’est imposé comme un modèle en matière de coexistence avec les Islamistes puisque son Roi a toléré les partis islamistes au moment où ils étaient interdits dans les pays arabes avant de leur concéder de diriger le gouvernement), les partis islamistes puissants et les forces démocrates plus modernistes, majoritaires mais divisées, sauront chasser, après les dictateurs, les terroristes islamistes.
Mohamed Ould Khattatt

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