Par Mohamed Ould Khattatt (mmkhattatt@hotmail.com)
4ème partie
Au CFPJ, nous étions cinq journalistes (deux filles et trois garçons) dans cette session de formation Multimédias: deux mauritaniens (Mohamed Ould Khattatt et Mohameden Ould Mohamedou dit Eddou), une marocaine (Nabila Kilani, ex-animatrice de la Star-Ac maghrébine à la beauté dévastatrice comme ça se sent et ça s’entend), une congolaise (Ifrikia Kengue, journaliste free-lance, rieuse et rêveuse) et un burkinabé (Ben Youssouf, un intègre fort bâti qui m’a vite collé le sobriquet de «koro» m’expliquant que c’est comme cela qu’on exprime, chez lui, le respect pour les aînés). Kissima, lui, est dans la formation télé avec plein de monde dont je connais la burundaise Emuline, la libanaise Sana, la moldave Maria et une ou deux autres personnes.
Il faut dire qu’au CFPJ, c’est «tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil». De même que l’ambiance est vraiment très studieuse avec des profs payés à la tâche, parfois là pour seulement une journée, comme ce fut le cas pour Bruno Anatrella, notre prof de Droit de la presse, du Droit à l’image et du droit de la propriété intellectuelle qui ne finira pas comme il le veut ce dernier module du droit d’auteur.
On comprend mieux ainsi pourquoi ils sont très pointilleux sur les horaires, les cours, les 5-10 minutes de pause café et les 1H30-2H de pause déjeuner. Mais le tout avec le sourire et un style pédagogique bien étudié: on se présente, on se tutoie, on échange, on rigole, on frise l’amitié mais on n’oublie pas que l’heure c’est l’heure.
Au troisième jour de nos études, je n’avais toujours pas encore réussi à me procurer un «Passe Navigo», à 67 euros pour les deux zones 1 et 2 de Paris. «Passe Navigo» qui m’évitera de payer à chaque fois que je veux emprunter bus, métro, RER ou tramway. Je m’arrête à «Les Halles» pour le faire. La caissière me regarde comme éblouie et dit en me tutoyant: «C’est fou ce que tu ressembles à mon beau-père et pour de vrai ! Tu en es le sosie tout craché ! Pour le passe Navigo, c’est vraiment dommage, je n’en ai plus un seul depuis tout de suite, mais vous pouvez en payer à Vavin. Demain, j’en aurai mais je ne sais pas à quelle heure le matin. C’est sûr j’en aurai demain.» Kissima qui a de la suite dans les idées la rassure: «Puisqu’il ressemble à s’y méprendre à ton beau-père, nous reviendrons demain.»
Plus tard, j’apprendrai - de confidence féminine - que c’est une drague à la française. Quoi qu’il en soit, je ne la reverrai pas parce que le lendemain, je m’attarde à faire ce précieux passe Navigo avec Kissima et Eddou en accusant un léger retard d’un quart d’heure. Le prof des «Fondamentaux de l’écriture pour le Web, veille, recherche sur Internet présentation des outils 2.0», M. Eric Connehaye, avec lequel j’étais en phase déjà, n’en fait pas cas, ce troisième cours ayant à peine commencé.
Mais le jour suivant, c’est un départ raté de la Résidence Montparnasse avec Kissima qui nous prend une heure et demie avant d’arriver au CFPJ. Dominique est là, sur les marches d’entrée, le visage fermé et sans nous saluer, entonne : «J’ai failli donner l’alerte, ce genre de retard est inadmissible. Vous ne voyez pas que vous êtes en retard !». J’essaie de placer un mot mais elle ne me laisse pas le temps. Je la fixe du regard sans sourciller et dès qu’elle veut reprendre son souffle, je glisse: c’est parce qu’on est en retard qu’on est là.» Elle prend Kissima avec elle pour le conduire à sa salle alors que j’emprunte l’ascenseur pour le 203 où une charmante femme devait nous enseigner ce jour-là pour la première fois.
Très vite, j’emballerai Mila Rivault, c’est elle ma prof du Module «Créer un blog» pour laquelle je garderai encore une estime et un respect réels. Lorsque Dominique viendra pour lui dire deux mots avant la pause, j’insisterai pour qu’elle sache que je me suis racheté auprès de Mila. Toutes deux semblaient avoir convenu, sans doute comme Nabila et Ifrikia que j’étais un «charmeur-hâbleur-provocateur». Et le poème galant, «Le mot et la chose», de l’abbé Gabriel-Charles de Lattaignant (1697-1779) que j’avais, dès nos premiers jours lu, pendant la pause déjeuner, à mes deux collègues femmes en présence de Ben et Eddou, en insistant sur son côté sommet d’esprit, d’humour et de finesse, avait fait mouche tellement les filles n’avaient pas voulu y voir autre chose qu’une dégradation de la valeur de femme. Ben et moi continuons à défendre le poème de l’abbé et tenter de convaincre Ifrikiya et Nabila de le prendre, sinon au sérieux, du moins dans le bon sens.
Le poème qui commence par: «Madame quel est votre mot, Et sur le mot et sur la chose?», et finit par: «Madame, passez-moi le mot… Et je vous passerai la chose !», fera polémique tant et si bien que Ben se fera du «Passez-moi le mot», son leitmotiv qu’il envoie tel un boulet, à chaque fois que l’occasion se présentait. Mila qui restera deux jours fabuleux avec nous, tombera une fois en plein débat sur le poème et sera invitée à trancher. Pour ce faire, je lui en transmis une copie.
Mariée à un algérien, cette journaliste qui écrit pour plus d’un magazine, anime plus d’un blog, pratique et enseigne le yoga. C’est à elle que nous devons nos blogs. Elle nous prévient: on prédit déjà que dans deux (2) ans, le téléphone portable va supplanter l’ordinateur. Or, aujourd’hui 1,8 milliards d’entrée de blog sont recensés par Google et pour avoir une visibilité sur le Net et se faire connaitre comme professionnel ou avoir une image sur le Net, il faut poster au moins deux à trois billets fois par semaine, mettre des gadgets ...
(A suivre …)
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