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lundi 10 octobre 2011

POTINS POLITIQUES

Par mohamed Ould Khattat

Les Commissions du Dialogue national remettent leurs copies:
Peu d’accords, trop de désaccords


Après trois semaines de travaux intenses, les commissions techniques du Dialogue National, ont passé en revue les onze (11) points retenus à l’ordre du jour de celui-ci depuis son premier jour de lancement.

Ainsi, ces commissions ont épuisé tous les dossiers avant de remettre avant-hier, samedi, leurs rapports à la direction conjointe du Dialogue National, représentée par le ministre d’Etat Ahmed Ould Bahiya représentant la Majorité et Boïdiel Ould Houmeid, président du parti El Wiam représentant de l’Opposition.

Le hic est que ce rapport des commissions techniques fait ressortir avec force de grandes divergences qui persistent encore et qui risquent de tout faire tomber à l’eau.

En effet, parmi ces divergences de poids figurent les amendements souhaités à la Constitution, le Code électoral, les Candidatures indépendantes (dont le rejet est fortement contesté par l’UPR), la Transhumance politique, la place de l’Armée dans le système démocratique, la Lutte contre le terrorisme (et les conditions nécessaires pour le déploiement des forces armées hors des frontières du pays), la Proportionnelle et le Financement des partis politiques, l’Institution de l’Opposition, les Listes nationales (augmentation du quota de 20%, déjà institué).

Des fortes divergences persistent

Au sujet des amendements souhaités à la Constitution, les participants, autant de l’opposition que de la majorité (excepté l’UPR), ont convenu, entre autres, de réduire les pouvoirs du président de la République au profit du Premier Ministre et du Parlement.

Quant au Code électoral, les participants ont préconisé la création d’une agence spécialisée dans la supervision des élections.

Sur les questions des Candidatures indépendantes et de la Transhumance politique, seul le parti au Pouvoir, l’UPR rejettera fortement leur interdiction alors que les autres partis politiques souhaitent que le fauteuil occupé par un élu reste la propriété du parti et revienne au suppléant de celui qui décidé de retourner sa veste.

L’UPR a également rejeté tout bouleversement de la structure de l’armée bien que plusieurs voix dans ce dialogue s’étaient levées pour demander une redéfinition de la place de l’Armée dans le système démocratique et que des corps soient la tutelle de certains ministères comme la gendarmerie à la Justice, la garde à l’Intérieur …

L’unanimité sera autour de la question de la lutte contre le terrorisme, non sans évoquer les conditions nécessaires pour le déploiement des forces armées hors des frontières du pays.

L’UPR s’opposera aussi à l’augmentation de l’enveloppe consacrée au financement des partis. Les deux parties, Pouvoir et Opposition tomberont d’accord sur le principe de la Proportionnelle.

Une unanimité se dégagera également sur le maintien de l’Institution de l’Opposition qui gardera cette appellation.

De même que la Liste nationale sera reconduite et se verra renforcée par une liste nationale au niveau du parlement, exclusivement réservée aux femmes qui leur permette de réaliser leur quota de 20% déjà institué).

Voilà donc où en sont arrivées les commissions techniques après trois semaines de travaux intenses, le dernier mot devant revenir au Comité de soutien conformément aux mécanismes de gestion de ce dialogue.

Pourtant nombre d’observateurs estiment que ces divergences constituent une menace sérieuse pour la réussite et même l’avenir du Dialogue National que le Pouvoir et l’Opposition ont mis du temps à mettre en place et que les deux parties n’auront pas intérêt à finir en queue de poisson.

Cela est d’autant plus vrai que l’issue de ce dialogue reste déterminante aussi bien pour la recomposition du paysage politique que pour tourner définitivement la page des monologues et des accusations sur la gestion unilatérale des affaires du pays par un Pouvoir dont la légitimité fut longtemps contestée.

Reste à savoir si le président Mohamed Ould Abdel Aziz se dépensera pour rapprocher les points de vue des uns et des autres.
Mohamed Ould Khattatt

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