Par Mohamed Ould Khattatt
Communauté urbaine de Nouakchott/Autorités publiques: La CUN serait-elle malade de ses succès?
Alors qu’un bras de fer semble inlassablement opposer la Communauté urbaine de Nouakchott tantôt avec les autorités, tantôt avec le Trésor Public, voilà que son président, M. Ahmed Ould Hamza décroche avec l’ambassadeur de France en Mauritanie, M. Hervé Besancenot, hier lundi, au siège de la CUN, un financement d’un montant de 230 millions d’ouguiyas destiné à la mise en place de projets prioritaires concertés d’infrastructures sociales devant aider à relancer le développement socio-économique des communes de Nouakchott. Une signature de convention qui s’est déroulée en présence des représentants des collectivités locales et de l’Agence de coopération française en Mauritanie ainsi que certains maires des communes des Moughataas de Nouakchott.
Poursuivre le partenariat en faveur des populations des différentes communes de la ville
Dans un échange de discours, le président de la CUN indiquera, à cette occasion, l’importance de cette convention qui atteste de la confiance dont jouit la Communauté Urbaine de Nouakchott au près de la France et de la volonté de celle-ci de poursuivre son partenariat avec la CUN en faveur des populations des différentes communes de la ville.
Et M. Ould Hamza de préciser que cet engagement de la coopération française, additionné avec les appuis de la région Ile de France et ceux en provenance de l’Association internationale des maires francophone, place la France au 1er rang des partenaires de la CUN.
Fort de cette reconnaissance et de ces témoignages, l’ambassadeur de France devra, pour sa part, affirmé que par ce projet de gouvernance locale et de cohésion sociale, la France témoigne de son souci de soutenir la diversité des acteurs du développement de la Mauritanie précisant que le secteur associatif et les communes sont parfois mieux armés que l’Etat pour assurer aux populations un service de proximité, efficace et durable.
Voilà qui, de part et d’autre, rassure. Pourtant depuis quelques jours, c’est plutôt du «hold-up» (comme il est déjà qualifié, du Trésor Public pour avoir a débité, fin novembre, le compte de la CUN de plus de 638 millions d’ouguiyas sans autre forme de procès), qu’il est question dans la presse et les salons du Tout-Nouakchott.
Un «hold-up»
Une affaire qui ne cesse de gonfler car d’abord elle s’est produite en l’absence du président de la CUN, ensuite parce qu’elle n’est pas le premier des coups fourrés dont est victime la CUN et enfin parce qu’elle dénoterait d’un arrogance certaine, l’Etat se faisant justice pour puiser dans les fonds de la Communauté urbaine lesquels dépassent les trois (3) milliards d’ouguiyas, gagnés à la sueur d’une gestion rigoureuse et d’une inlassable campagne de mobilisation de fonds menée par le président de la CUN depuis son élection. Pour quoi faire ? Là n’est pas encore le souci, mais plutôt pour quelle raison et pourquoi maintenant ?
Bien évidemment, l’intérimaire du président de la CUN aura beau écrire au gouvernement pour dénoncer un tel acte du Trésorier général et demander la restitution du montant défalqué, le deuxième vice président de la CUN, Dr. Khalil Ould Maouloud affirmant que le gouvernement agit avec la Communauté Urbaine de Nouakchott avec un mépris inexplicable, citant la confiscation des terrains de la CUN à la fourrière et dans l’espace public se situant juste derrière le siège de la municipalité sur de l’avenue Gamal Abdel Nasser, mais rien n’y est fait, le «hold-up» reste inexpliqué. «Il y a des maladies qui ne peuvent pas être traitées, sans qu’il y ait malheureusement une ablation», dira-t-il.
La CUN malade de ses succès
Il est vrai que la CUN, sous son actuel président, M. Ahmed Ould Hamza, a connu des grands succès dont le dernier en date, est la désignation de la ville de Nouakchott, le 25 novembre 2011, à la vice présidence du fonds mondial du développement des villes (FMDV), chargée des relations avec l’Afrique et membre du bureau exécutif de l’Organisation Métropolis qui regroupe plus de 130 villes parmi les plus importantes du monde, devenant du coup, membre des bureaux exécutifs de l’ensemble des instances de la coopération décentralisée. Sans oublier que la Mauritanie se taille la part du lion des projets financés par l’AIMF. Des succès qui en font à présent une victime facile mais qui n’enlèvent rien à une réalité: le président de la CUN qui est en fin de mandat, aura été un bâtisseur et un gestionnaire rigoureux !
Mohamed Ould Khattatt
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