Par Mohamed Ould Khattatt
Nos hommes politiques et la politique du ventre
Le lancement du dialogue politique national inclusif est, semble-t-il, bien parti pour le 17 septembre courant avec une ouverture solennelle du président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz, alors que c’était jusque là le Premier ministre qui négociait directement avec l’Opposition.
En Mauritanie, plus qu’ailleurs en Afrique, tout le monde vit de la politique, fait de la politique, se passionne pour la politique, car c’est l’art de manger, avec trop de bouches autour de la tétine mais ce sont quelques uns seulement qui tètent effectivement et çà les leaders de l’opposition le savent pertinemment. Si bien qu’ils se radicalisent contre le pouvoir parce qu’ils veulent manger à sa place.
L’on comprend mieux ainsi pourquoi, certaines figures emblématiques de l’opposition mauritanienne retournent aisément leur veste (Messaoud Ould Boulkheir qui se soumet aux opportunités pour survivre comme lors du deuxième tour de la présidentielle de mars 2007 et aujourd’hui en quittant la COD pour prôner le dialogue avec le Pouvoir en prévision des prochaines élections législatives en vue de conserver son fauteuil de président de l’assemblée nationale).
Ou mettent la barre très haute pour avoir plus (Ahmed Ould Daddah, Mohamed Ould Maouloud qui sont plus intelligents et plus habiles parce qu’ils veulent participer par procuration en permettant à d’autres d’entrer dans le circuit en les nommant et faire profiter un plus grand nombre de leurs entourages politiques, ethniques, etc.).
Ainsi, les opposants qui donnent l’impression d’être plus durs, plus radicaux, ne veulent pas forcément «le tout ou rien», mais ils montrent qu’ils ne veulent pas rester affamés et qu’ils sont simplement pressés de manger.
Il faut espérer que ce dialogue politique national inclusif qui a tardé à venir soit une occasion pour échapper à cette donne malheureusement répandue chez nous et en Afrique. Amen.
Mohamed Ould Khattatt
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